Le programme de la présidence française du Conseil de l'Union européenne était ambitieux, malgré la crise du covid. Il a été bouleversé par la guerre en Ukraine, qui a ralenti certains travaux législatifs mais accéléré les chantiers relatifs à la souveraineté européenne, tant en matière énergétique que de sécurité et de défense.
La République tchèque est très engagée dans l'Europe de la défense. L'agression de l'Ukraine par la Russie a eu d'importantes conséquences sur son territoire – elle a accueilli 500 000 Ukrainiens. La sécurité énergétique de l'Union et la résilience stratégique de notre économie et de nos institutions seront également au cœur des enjeux de la présidence tchèque.
Parallèlement, en 2050, l'Europe sera le premier continent à atteindre la neutralité carbone. Enfin, les nouvelles routes de la soie constituent un point de vigilance brûlant et un défi majeur pour l'Europe, auquel la stratégie Global Gateway, présentée le 1er décembre dernier, tentera de répondre.
Alors que les démocraties représentatives semblent marquer des signes d'essoufflement institutionnel, des pays jusqu'ici attentistes face à la construction européenne témoignent d'une volonté d'une plus forte intégration.
Face à ces défis, l'Europe saura-t-elle, sinon se réinventer, du moins faire montre d'un second souffle pour parachever sa construction ? Quelle place sera laissée aux 325 propositions issues de la conférence sur l'avenir de l'Europe dans la révision des traités ? Enfin, quelle pourrait être notre stratégie d'influence face à la Russie et à la Chine ?