Madame la secrétaire d'État, j'ai bien entendu le tableau que vous avez dressé des conséquences, exclusivement positives semble-t-il, de la présidence française du Conseil de l'Union européenne. Il est cependant un fait marquant que vous avez réussi à occulter : la démission de Fabrice Leggeri, l'un des rares directeurs généraux de nationalité française d'un organe européen – en l'espèce, Frontex, l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. D'après l'Office européen de lutte antifraude – et l'on se demande ce que vient faire un organisme antifraude dans cette affaire – il se serait rendu coupable de pushback, c'est-à-dire qu'il aurait refoulé, ou du moins reconduit à la frontière des migrants violents qui essayaient de traverser les frontières extérieures de l'Union européenne.
Frontex n'étant pas une agence d'accueil, il ne me semble pas délirant que son directeur exécutif repousse des migrants violents à nos frontières extérieures. Cela semble même plutôt logique. Quelles ont été les raisons de l'abandon, par la présidence française et Emmanuel Macron, de l'un des seuls directeurs généraux français de l'Union européenne, limogé et remplacé ad interim par un ressortissant allemand ?
Je souhaiterais également quelques éclairages sur votre vision du refoulement aux frontières et sur la vision française du rôle de Frontex.