Par votre attitude, c'est notre démocratie parlementaire que vous abîmez. Cela vous rassurera peut-être, madame la Première ministre, si j'ajoute que vous n'êtes pas les seuls : à l'ultragauche de l'hémicycle, on dégaine la motion de censure plus vite que son ombre, dépouillant de toute solennité, de toute gravité, ce dernier recours en matière de contrôle de l'exécutif par le Parlement. Mesdames et messieurs les députés de la NUPES, vous détournez cette procédure de son objet : soyons francs, vous n'avez aucune intention de faire sauter le Gouvernement.
Du reste, comment se pourrait-il que votre motion soit adoptée alors que vous ne voulez pas des voix du principal groupe d'opposition et que vous savez fort bien que Les Républicains ne la soutiendront jamais, terrifiés qu'ils sont par la perspective d'une dissolution qui réduirait leur groupe comme peau de chagrin ? Encore une fois, ce n'est pas ainsi, isolés, à quelques dizaines, et sans nous, que vous ferez tomber le Gouvernement. La motion de censure constitue ni plus ni moins qu'une variation sur ce que vous faites quotidiennement : vous servir de l'Assemblée nationale comme d'une caisse de résonance de votre volonté de détruire la V
Révolutionnaires de salon en manque de notoriété, vous êtes là afin de valoriser votre image personnelle, sûrement pas d'aider les Français. Ce qui est navrant, c'est que ces gesticulations de l'extrême gauche trouvent leur pendant technocratique et prétendument sérieux du côté de l'extrême centre.