De motion de censure en motion de rejet, vous avez cherché plusieurs fois à vous compter, et jusqu'à présent, on ne peut louer – c'est une évidence – ni votre capacité à convaincre ni votre talent à fédérer sur vos arguments. Je ne vous ferai pas l'affront de reprendre les scores obtenus par chacune de vos motions, mais on ne peut pas dire que votre audience soit croissante, bien au contraire.
Finalement, au-delà de la forme de ces motions de procédure mélenchoniennes, et tout autant mélenchoniennes que pavloviennes – je ne résiste pas à réutiliser ce mot –, j'aimerais évoquer le fond du sujet, c'est-à-dire la question de notre modèle de protection sociale, de son financement, de la conduite de nos politiques sociales et sanitaires, au cœur du pacte social de notre nation.
Nous avons tous constaté, j'en suis convaincu, que la protection sociale, qui recouvre plusieurs champs fondamentaux tels que la prévention et l'accès aux soins, le soutien aux familles et aux personnes en perte d'autonomie ou en difficulté, mais aussi la question de la solidarité entre les générations, est un sujet qui se révèle, d'année en année, de plus en plus prégnant pour une grande majorité de nos concitoyens. Au moment où les déserts médicaux s'étendent sur l'ensemble du territoire, faute d'anticipation depuis quinze ans, où 6 millions de Français n'ont plus de médecin traitant, où les hospitaliers enchaînent depuis trois ans les plans blancs tout en tenant la ligne, nous aurions aimé entendre vos propositions et en prendre connaissance, mesdames et messieurs les signataires de toutes motions.
Que retiendrons-nous des heures passées à vous écouter ? Rien, sauf d'innombrables critiques qui toutes expriment votre unique but : faire tomber le Gouvernement, un gouvernement et une majorité auxquels vous vous entêtez à contester la légitimité démocratique alors même que le vote des Français est tout frais : il n'a que quelques mois.