Les centres de santé sont des inventions sociales qui ont révolutionné l'accès aux soins et la pratique de la médecine en ville. Pour faire face aux besoins, des municipalités, des mutuelles et des médecins se sont organisés, en inventant des réponses nouvelles : une médecine coordonnée, une prise en charge globale des patients, des dynamiques de prévention, la pratique du tiers payant généralisé. Les centres de santé sont de grandes inventions sociales et pourraient constituer une partie de la réponse à la désertification médicale, mais ils ne sont pas à la mode.
Alors comment ne pas être en colère lorsqu'en outre, des charlatans utilisent cette appellation pour commettre leurs délits et plonger des patients dans une situation dramatique ? Comment ne pas s'alarmer du fait que cela ait été possible, et que les effectifs des ARS ou de la sécurité sociale, notamment ceux dédiés au contrôle, soient si insuffisants ? Il faut dire que le charlatanisme, qui n'a pas d'autre objectif que le profit, peut prendre des formes très variables. La question des moyens consacrés au contrôle demeure dans l'ombre. Je sais que ce n'est pas ce que vous pensez puisque vous avez dit le contraire lors de votre intervention, madame la rapporteure – j'en profite pour saluer votre travail –, mais tout cela amène d'une certaine manière à stigmatiser les centres de santé, comme s'ils étaient par nature des établissements à risque.
Je regrette que nous n'ayons pas saisi cette occasion pour relancer une dynamique de création et de développement des centres de santé.