Pourtant, vous savez que nous sommes dans l'impasse et que vos choix politiques vont amplifier et accélérer la dégradation de l'offre et de la qualité des soins. Vous le savez, mais vous vous obstinez à ne pas écouter les professionnels du secteur, en vous enfermant dans votre vision néolibérale. Récemment, madame la Première ministre, vous avez été interpellée par les directions, les commissions médicales d'établissements et les conseils de surveillance des trois principaux hôpitaux de Guyane sur la nécessité de donner à notre territoire des moyens pour la construction d'un CHU neuf, qui soit opérationnel d'ici 2028-2030 au plus tard.
La situation catastrophique et inacceptable de la Guyane, que je m'attelle régulièrement à vous expliquer, est celle où l'on préfère procéder à des évacuations sanitaires aux coûts exorbitants plutôt que d'installer les plateaux techniques nécessaires ; où il faut attendre deux ans pour avoir un rendez-vous – considéré comme urgent – chez un spécialiste ; où la débrouille est le maître mot des personnels de l'hôpital public pour pallier dans la mesure du possible le manque de moyens humains et matériels.
Face à la méthode et à la direction prise par le Gouvernement, si nous, parlementaires, nous ne réagissons pas de façon collective, très bientôt la situation que je vous décris ne sera plus seulement ma réalité guyanaise, mais aussi celle des hôpitaux de toute la France.
Dans ce texte que le Gouvernement souhaite faire adopter de force, on ne trouve aucun moyen supplémentaire pour aider les universités à former davantage de médecins, aucun moratoire sur la fermeture des lits et des services. En 2023, des Français continueront donc de voir leur santé mise en danger par manque de place dans les hôpitaux, par manque de matériels, par manque de médicaments, par manque de bras.