Chers collègues, le moment est grave. Il est grave, parce qu'en refusant de soumettre au débat le projet de loi de financement de la sécurité sociale, le Gouvernement tourne résolument le dos aux urgences sociales du pays. En effet, ce texte que le Gouvernement décrit comme un « texte d'engagement et d'investissement pour notre système de santé » vient en réalité achever un système de santé déjà à l'agonie. La crise de l'hôpital, ses besoins en personnels et en investissements ne sont absolument pas budgétés. La santé mentale, dont les besoins ont particulièrement explosé pour les plus jeunes et les plus âgés durant les confinements, est totalement absente de ce PLFSS. Aucune proposition valable n'est faite pour répondre à la désertification médicale déjà dramatique dans les petites villes et les milieux ruraux, et qui s'étend peu à peu partout en France. Admettons-le, la France présentée comme un grand pays n'est plus capable de soigner sa population dignement.