14 000 personnes enfermées dans les geôles iraniennes, 378 tués, dont une cinquantaine d'enfants, et 6 défenseurs des droits civiques jugés ennemis de Dieu et condamnés à mort : c'est le terrible bilan de la répression organisée par Ali Khamenei, le guide suprême iranien, depuis la mort le 16 septembre dernier de la jeune étudiante Mahsa Amini, pour une simple mèche de cheveux qui dépassait de son voile islamique. Une mort qui a embrasé un peuple iranien avide de liberté.
La liberté a désormais l'odeur de la mort ; elle a surtout le visage de milliers de femmes et d'hommes animés par le courage et l'espérance d'une vie meilleure, d'une vie où l'on ne craint pas de finir ses jours tabassé dans l'ombre de sinistres commissariats où la police des mœurs déchaîne sa violence. Hijabs brûlés, turbans des mollahs arrachés, mains levées teintées de rouge, drapeaux brandis : des foules immenses se déversent dans les rues de la capitale, comme dans le reste du pays. Grâce aux réseaux sociaux, nous entrapercevons l'insoumission, la résistance et la grandeur d'un peuple qui, en grande partie berné par la révolution de 1979, se réveille et se révolte. Si le régime du Shah pouvait être critiqué, celui des mollahs doit être condamné avec la plus grande fermeté.
Aujourd'hui, une résolution visant à montrer du doigt et à fustiger les exactions du régime iranien nous est proposée. Est-ce suffisant ? Je ne le crois pas, mais c'est un début, que nous devons à Mahsa Amini et à tous ceux qui, jusque sur les terrains de football à Doha, témoignent de leur courage. En 2022, aucun régime, aucune loi ne doivent empiéter sur la liberté des femmes et sur la liberté d'un peuple, en Iran comme dans n'importe quel pays du monde. Je voterai bien évidemment pour cette proposition de résolution.