Je tiens, comme beaucoup d'entre nous, à rendre hommage à Mahsa Amini, décédée suite à son arrestation par la police des mœurs de la République islamique d'Iran pour un voile mal ajusté, ainsi qu'à toutes celles et ceux qui sont tombés depuis sous les coups et les balles des pasdarans. Depuis plus de deux mois, le peuple iranien, avec une bravoure qui ne peut que susciter notre respect, poursuit sa lutte inflexible pour ses droits fondamentaux au cri de « Femme, vie, liberté ! » Les Iraniennes et les Iraniens continuent quotidiennement de manifester pacifiquement et au péril de leur vie dans les rues, les universités et les lycées. Nous sommes ici pour apporter le soutien de la nation française et du peuple français au combat des femmes et des hommes d'Iran pour le respect de leurs droits et libertés fondamentales, et pour appeler les dirigeants de la République islamique d'Iran à honorer les conventions internationales dont leur pays est signataire.
Face à ces aspirations légitimes du peuple d'Iran, face aux exactions commises par les autorités iraniennes, qui ont fait le choix inhumain de durcir la répression, et face au contrôle accru exercé par le régime iranien sur les moyens d'information et de communication du pays, nous ne pouvons rester silencieux. Nous nous devons de porter la voix du peuple iranien pour condamner fermement les dérives violentes du régime des mollahs. Nous sommes aux côtés du peuple iranien dans son aspiration à la démocratie, et particulièrement aux côtés des femmes, qui demandent juste à voir leurs droits respectés. C'est précisément l'objet de cette proposition de résolution.
Je veux rappeler que celle-ci ne constitue aucunement un acte d'ingérence, mais qu'elle est l'expression profonde de notre attachement au principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, qui figure à l'article 1er de la Charte des Nations unies, ainsi que vous l'avez rappelé, madame la ministre. Ce principe, qui a des racines démocratiques profondes, interdit toute forme de cession et d'annexion forcées d'un peuple. Il établit également un lien entre le consentement d'un peuple et la structure étatique au sein de laquelle il se développe. Aujourd'hui, nous estimons que ce lien de consentement entre le peuple d'Iran et le régime théocratique et autoritaire de la République islamique d'Iran est rompu.
Nous tous, dans cette assemblée, saluons particulièrement la volonté exprimée par cette proposition de résolution d'inviter le Gouvernement à agir sur le plan diplomatique afin d'exclure l'Iran des rangs de la Commission de la condition de la femme de l'ONU. Il est de notre responsabilité de le faire au nom des Iraniennes, qui se battent, se font arrêter, torturer et meurent pour rétablir leur droit à vivre comme elles le souhaitent, à être libres de penser et d'agir par et pour elles-mêmes.
Je le dis avec force : nous devons refuser que les États qui ne respectent pas les principes fondamentaux de notre organisation internationale continuent d'y siéger en toute impunité.
La situation en Iran est historique. La France, terre des droits de l'homme, forte de ses valeurs universelles, se doit d'être à la hauteur de ces circonstances d'une gravité exceptionnelle.
Vous l'avez tous dit : cette proposition de résolution doit être votée à l'unanimité, pour manifester le soutien indéfectible que nous apportons au peuple iranien.