Merci pour elles.
Qu'elles soient ingénieures, médecins, doctorantes ou de toute autre condition, les femmes d'Iran sont au cœur de ce mouvement. Un mouvement que les hommes, eux aussi, ont rejoint parce que la liberté est une et indivisible ; parce qu'elle est universelle ; parce qu'elle vaut pour tous ou ne vaut pour personne ; parce qu'elle est entière, ou elle n'est pas.
Face au combat universel de ces femmes courageuses, le régime iranien a fait le choix de la répression. Il cible les femmes et il les cible pour ce qu'elles sont. L'oppression que subissent les femmes iraniennes est brutale, mais elle ne date pas de la mort de Mahsa Amini. Elle est inscrite dans l'ADN du régime et dans ses lois : port du voile obligatoire, mariages précoces dès la puberté, interdiction de l'avortement ou crimes d'honneur. En Iran, devant les tribunaux, la parole d'une femme vaut la moitié de celle d'un homme ; et pourtant, ce sont les hommes d'Iran qui aujourd'hui viennent en aide à leurs femmes, à leurs sœurs et à leurs mères.
Le régime iranien bafoue les droits des femmes et des filles, à coups de discriminations et de violences flagrantes, systématiques. La mort de Mahsa Amini en fut le révélateur – une mort qui, si les Iraniennes ne s'étaient pas soulevées en sa mémoire, n'aurait été, tristement, qu'une mort tragique parmi tant d'autres. Il est de notre responsabilité d'accompagner, avec humilité et détermination, la pulsion de vie que cette mort a fait éclore.
Vie, donc : la vie de Mahsa Amini ; les vies éteintes de tant d'autres jeunes manifestantes et manifestants, tombés sous les coups du régime ; les vies brisées des prisonniers d'Evin ; la vie du jeune Kian Pirfalak, qui construisait des petits bateaux et qui voulait devenir ingénieur, sa vie qui s'est arrêtée alors qu'il avait 9 ans.
Face à la vie, encore la répression : plus de 400 vies fauchées depuis le 16 septembre, des dizaines d'enfants, des vies fauchées par la lugubre police des mœurs, qui frappe hommes, femmes, enfants, à coups de matraque dans les rues d'Iran, depuis des décennies. Le jeune Kian ne sera jamais ingénieur. Bien plus de vies seront perdues, car le régime a entrepris avec cynisme d'étouffer le mouvement en réprimant les manifestations de façon brutale alors que ces femmes et ces hommes ne demandent que le respect de leurs libertés fondamentales, dont le droit de manifester pacifiquement, un droit consacré dans le Pacte des Nations unies de 1966 auquel l'Iran est partie.
Liberté, enfin : liberté de pouvoir s'habiller comme on l'entend, liberté de disposer de son corps. Ne nous y trompons pas, car il n'y a pas de relativisme possible : la liberté est un droit fondamental et universel, reconnu comme tel par les peuples qui, en 1945, se sont rassemblés pour créer les Nations unies. C'est cette formule qui ouvre la Charte des Nations unies – « Nous, peuples des Nations unies » – et qui nous lie, nous, peuple français, au peuple courageux d'Iran. C'est cette liberté universelle que réclament les femmes et les hommes qui manifestent.
Face à la soif de liberté, la répression, toujours. Des milliers d'Iraniennes et d'Iraniens ont été arrêtés : militants, avocats, journalistes, artistes, étudiants, des femmes et des hommes de toutes conditions, de toutes classes sociales, de tous âges, emprisonnés parce qu'ils ont seulement voulu vivre libres. Là encore, cette oppression n'est pas nouvelle. Le régime iranien recourt massivement à la détention arbitraire, à la censure et à la violence contre les défenseurs des droits comme contre les simples citoyens. Le régime iranien embastille pour un post sur Facebook et passe des cordes au cou d'enfants mineurs. Face aux aspirations légitimes des femmes et des hommes iraniens, c'est la répression qui s'abat, implacable, disproportionnée, avec son lot de deuils et de crimes, mais avec son lot d'otages étrangers aussi, dont sept de nos compatriotes. Nous ne cesserons de demander leur remise en liberté immédiate. Je vous remercie de l'avoir rappelé, mesdames et messieurs les députés.
Vous conviendrez comme moi que le tableau que je viens de dresser commande d'agir. Il s'agit de nos valeurs, qui sont celles des Nations unies et qui sont des valeurs universelles. Il faut agir avec responsabilité. C'est ce que nous faisons.
Deux axes d'action commandent notre approche : premièrement, les femmes et les hommes d'Iran méritent notre soutien ; deuxièmement, il ne saurait y avoir d'impunité pour les auteurs de la répression. Sur cette base, nous condamnons, nous déplorons, nous exhortons. Nous l'avons fait depuis le début et nous continuerons à le faire. Nous agissons aussi concrètement, en lien avec nos partenaires. Je voudrais vous en donner quelques exemples.
Nous agissons à Bruxelles, avec nos partenaires européens : sur proposition initiale de la France, dès les premiers jours de la répression, l'Union européenne a pris des sanctions, avec célérité et à l'unanimité, contre les principaux responsables des violences.
Le 31/01/2023 à 21:29, Aristide a dit :
Vous faites semblant de lutter contre l'Iran, en fait, vous ne faites rien.
Le 31/01/2023 à 21:18, Aristide a dit :
Qu'attendez-vous pour fermer le centre culturel iranien au 6 rue Jean Bart, à Paris 6ème ? Les centres culturels de la honte et du crime collectif n'ont rien à faire en France.
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