…et je sais que le Gouvernement y travaille activement.
Chers collègues, le meurtre de Mahsa Amini n'est pas un accident, ni le résultat d'une bavure policière, pas plus qu'il n'est un événement isolé. Il est la conséquence d'une répression institutionnelle des femmes – répression qui s'est accentuée depuis l'arrivée au pouvoir d'Ebrahim Raïssi l'an dernier.
Notre soutien aux femmes d'Iran n'est pas nouveau : depuis la révolution islamique de 1979, les relations avec l'Europe sont tendues. Il est vrai que dans le contexte des longues négociations sur le nucléaire iranien, les aspirations sociales des Iraniens ont pu être reléguées au second plan ces dernières années, mais la répression actuelle est réelle.
Une résolution de notre assemblée ne saurait donc être une simple déclaration de principe. C'est pourquoi le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires souhaite que par ce texte, nous demandions au Gouvernement et à nos partenaires européens de tout faire pour obtenir l'arrêt pur et simple de la répression meurtrière des manifestations.
Nous demandons qu'une enquête impartiale soit conduite sur les circonstances de la mort de Mahsa Amini.
Nous demandons que les auteurs de ce crime soient punis.
Nous demandons la libération des ressortissants français et européens détenus pour des raisons arbitraires.
Nous demandons que les sanctions individuelles européennes soient maintenues contre les responsables politiques qui renient les droits de l'homme.
Nous demandons l'abolition de la peine de mort dans le pays.
L'Iran est un régime autoritaire, théocratique et brutal. Les manifestations qui y ont lieu sont pacifiques dans la quasi-totalité du pays. Le peuple iranien aspire à davantage de liberté. Il sait s'opposer à la tyrannie : il le prouve depuis longtemps et le fait encore aujourd'hui. Il a droit aux libertés de conscience, d'expression et de réunion.
Le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires dénonce également la répression des minorités iraniennes, à l'instar des populations kurdes, baloutches et arabes, et, plus généralement, des Iraniens non chiites.
En cet instant solennel, permettez-moi, chers collègues, de citer quelques mots d'une poétesse et réalisatrice iranienne, Forough Farrokhzad : « Ne scelle pas mes lèvres au cadenas du silence / Car j'ai dans le cœur une histoire irracontée / Délivre mes pieds de ces fers qui les retiennent / Car cette passion m'a bouleversée. »
Sans hésitation, le groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires votera cette proposition de résolution.