L'argument tiré de la guerre en Ukraine est pour le moins surprenant dans la mesure où le gouvernement français refuse, depuis plusieurs mois, de prononcer un embargo sur les importations d'énergies fossiles russes, bien que la résistance ukrainienne l'estime urgent. L'achat d'énergies fossiles russes finance la guerre de Poutine et les massacres contre des populations civiles à hauteur de plusieurs millions d'euros par jour.
Par ailleurs, l'argument selon lequel la France serait dépendante du gaz de Poutine est irrecevable, dans la mesure où le gaz russe représente à peine 17 % de la consommation française. On pourrait largement s'en passer en effectuant des travaux d'économie d'énergie, en isolant les logements, en remplaçant les chaudières à gaz par des pompes à chaleur ou des chauffages modernes au bois, etc.
Depuis quatre mois, le Gouvernement ne prend aucune mesure pour permettre aux Français de se chauffer au cours de l'hiver prochain. Au demeurant, l'article 13 ne propose pas de remplacer le gaz russe par du gaz d'une autre provenance, mais d'augmenter les capacités d'importation d'énergies fossiles en France.
Enfin, nous savons d'expérience que lorsqu'on installe une infrastructure dans le secteur des énergies fossiles, ce n'est pas pour la fermer le lendemain matin. Il est dramatique, dans le contexte de la canicule, d'augmenter les importations d'énergies fossiles en France, alors même que, dans son discours de politique générale, la Première ministre a annoncé exactement l'inverse.