Madame Ménard, puisque la référence que j'ai faite à une tradition vous pose problème, je peux vous en citer une autre, qui reste strictement sur le plan de notre rapport à l'animal. Pendant longtemps, en France, la tradition était de brûler des chats pendant la nuit de la Saint-Jean ; puis elle a pris fin, parce que nous avons fini par comprendre que c'était une barbarie.
Vous dites également que le taureau est le seul animal capable de combattre jusqu'à la mort pour affirmer sa suprématie. Je ne savais pas vous étiez spécialiste en psychologie du taureau ! Un tel anthropomorphisme – les intentions que vous lui prêtez sont en effet purement humaines – est étonnant de votre part. Cela explique sans doute pourquoi vous soutenez sans raison cette pratique.
À ceux qui s'inquiètent pour l'économie, je rappelle que cela ne concerne que très peu de taureaux, lesquels en outre viennent pour la plupart d'Espagne. Par ailleurs, les villes taurines vivent non pas grâce aux corridas, qui sont bien souvent subventionnées, mais grâce aux ferias.
Enfin, puisque j'ai été attaqué sur ce sujet, je vous confirme que je suis antispéciste – c'est même le titre d'un de mes livres ! Je ne m'en cache absolument pas. Vous connaissez trop bien le fonctionnement de cette assemblée pour me prêter le pouvoir d'imposer à moi seul la fin de la viande aux Français – soyons sérieux ! Je défends ici le programme sur lequel j'ai été élu, celui de La France insoumise, qui mentionne noir sur blanc la fin de la corrida, comme le fait également le programme d'Europe Écologie-Les Verts, et comme certains de vos collègues ont souhaité le faire récemment. Il n'y a donc aucune ambiguïté. Quant à l'abattage rituel, vous êtes très mal renseignée car j'en parle aussi dans mes livres.