La France serait-elle une île, imperméable aux théories réactionnaires qui ciblent à chaque fois les droits des femmes et particulièrement le premier d'entre eux : celui de maîtriser son corps et donc son destin ? Force est de constater que non.
La propagande antiavortement prospère sur internet et sur les réseaux sociaux, diffusée par des associations qui, par-devant, soignent leur communication et, par-derrière, harcèlent les élus qui défendent cette cause en leur envoyant des fœtus en plastique – associations qui, en réalité, considèrent que les femmes qui avortent sont des meurtrières.
La propagande prospère ici aussi, comme nous le constatons à la lecture des amendements déposés sur ce texte. On fait du sabotage pour empêcher qu'une majorité ne se dégage pour garantir le droit à l'IVG. On véhicule insidieusement l'idée selon laquelle le droit à l'IVG n'est pas vraiment un droit, qu'il doit s'appréhender comme un dispositif dérogatoire, qu'il s'agit d'une tolérance. Or une tolérance, on peut y mettre fin à tout moment.
Vous l'aurez compris, l'enjeu est fort. Il est de protéger le droit de nos filles et de nos petites-filles, en leur permettant de continuer à maîtriser leur corps et leur vie face à des mouvements réactionnaires qui agissent à bas bruit, mais qui sont bien présents en France, tant dans ces murs qu'en dehors.
Il s'agit aussi de faire de notre République la première démocratie à protéger le droit à l'IVG en l'inscrivant dans sa Constitution, de positionner la France à l'avant-garde du combat en faveur des droits des femmes, et d'envoyer un message d'espoir à tous ceux et à toutes celles qui mènent ce combat à travers le monde.
Dans ce contexte, vous comprendrez que la détermination du groupe Renaissance à conférer au droit à l'IVG la garantie la plus forte qu'offre notre hiérarchie des normes est totale. C'est pour cette raison qu'à l'initiative d'Aurore Bergé et de Marie-Pierre Rixain, entre autres, notre groupe a déposé dès le 30 juin dernier une proposition de loi constitutionnelle.