Il est indispensable que les aides soient plus ciblées. Nous vous l'avons dit un nombre considérable de fois : en 2021, les ménages les plus aisés n'avaient pas besoin de la ristourne à la pompe. La crise sanitaire a conduit à mobiliser les ressources de l'État, ce qui était une très bonne chose ; la crise actuelle nous pousse à des dépenses exceptionnelles, j'en conviens. Reste qu'au moment où la dette publique dépasse 111 % du PIB, la consolidation des finances de l'État ne doit plus attendre. Nous vous le disions hier ; c'est aujourd'hui le FMI qui vous avertit.
Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) estime à 4,2 % la part structurelle du déficit, et non à 3,7 % comme cela nous a été communiqué. Par ailleurs, monsieur le ministre délégué, vous vous félicitiez ce matin sur France Inter que ce même déficit ait été réduit depuis 2020, mais 2020 ne constitue pas une référence : c'était le temps du covid-19 et du « quoi qu'il en coûte » ! De 178 milliards à l'époque, le déficit sera en effet passé fin 2022 à 173 milliards : dois-je vous rappeler que la loi de finances initiale pour 2022 prévoyait qu'il s'élèverait alors à 153 milliards ? En outre, à ce rythme, c'est-à-dire à raison d'une diminution de 5 milliards tous les deux ans, il faudra soixante-dix ans pour parvenir à l'équilibre total. Vous et moi serons depuis longtemps à six pieds sous terre !