Devrions-nous donc valoriser la reconnaissance biométrique et les « frontières connectées » ou encore les auditions en visioconférence plutôt que la reconstruction d'une police de proximité bien implantée, qui discute avec nos concitoyens sur la voie publique, qui pratique la prévention et la pédagogie au quotidien auprès de nos enfants et qui connaît les noms et les habitudes des familles de nos quartiers ?
À ce gouffre toujours aussi profond entre les forces de l'ordre et la population, ajoutons une dose supplémentaire d'arbitraire. Vous envisagez l'extension des amendes délictuelles forfaitaires comme un élément de simplification qui permettra aux magistrats de se concentrer sur les affaires plus importantes. Soit. Nous y voyons plutôt une justice automatique, sans contact humain, qui relègue l'empathie au rang d'une perte de temps. Nous y voyons aussi une amputation supplémentaire du droit de chacun d'aller manifester dans la rue pour y défendre ses convictions.