Nous votons aujourd'hui le projet de Lopmi, cette loi de programmation censée orienter la feuille de route du ministère de l'intérieur pour les cinq ans à venir. À travers ses seize articles et son rapport annexé, nous avons donc un bel aperçu de ce que les prochaines années nous réservent : une surveillance de tous les instants, d'une part, une extension à tout-va de l'amende forfaitaire délictuelle, d'autre part, le tout dans un contexte de relations entre police et population déjà dégradé.
Monsieur le ministre, je vous adresse mes félicitations pour les crédits très favorables que vous avez su obtenir de Bercy ; en revanche, sur votre façon de les répartir, j'émettrai quelques doutes. L'un des grands objectifs annoncés de ce texte était un « rapprochement entre le ministère de l'intérieur et les citoyens ». Je crois pouvoir affirmer sans me tromper que votre vision d'un tel rapprochement diffère sensiblement de celle que nous, communs des mortels, pouvons avoir et cela, aussi bien dans la philosophie que dans la mise en œuvre.
Parmi les principaux synonymes du terme « rapprochement », j'ai bien trouvé « proximité », « rencontre » ou encore « similitude », mais j'ai eu beau chercher, pas le moindre « vidéosurveillance » ou « caméra-piéton ». Pourtant, ce sont plus de la moitié des crédits du ministère de l'intérieur qui seront consacrés à la grande « révolution numérique » que ce gouvernement est déterminé à mener.