Madame la présidente, mesdames et messieurs les ministres, très chers collègues, 'Ia ora na, bonjour !
Mon intervention d'aujourd'hui face à la représentation nationale sortira quelque peu de l'orthodoxie habituelle de cet exercice bien connu des députés que nous sommes, et je vous prie, par avance, de m'en excuser.
Elle s'inscrit, en effet, dans les tiraillements du cœur et de l'âme que nous impose le deuil produit par l'innommable tragédie dont souffre, actuellement, l'ensemble de mon peuple polynésien, de souche, de cœur ou d'adoption.
Le dimanche 6 novembre dernier, à la suite des violentes pluies qui se sont abattues sur la Polynésie, le cœur battant de notre fenua, notre pays, fut meurtri par une catastrophe qui a décimé des innocents.
Face au déchaînement de la nature, nous devons rester humbles ! Car ce jour-là, la rivière Vaitu'oru, située à Papeno'o dans la commune de Hitia'a 'o te Ra, décida d'emporter et d'engloutir : M. Teuira Myke ; la petite Teuira-Maihota Mihilani, âgée de 8 ans ; le petit Teiri Tamatika, âgé de 7 ans ; le petit Teuira-Maihota Manatea, âgé de 3 ans ; Mme Vehiatua, épouse Teiri Kahanalani, enceinte de huit mois, et Mme Langlois, épouse Teuira Marina, seule et unique survivante de ce drame.
L'inextricable douleur suscitée par cette tragédie a conduit, jusqu'à hier encore, à la mobilisation massive d'un nombre sans précédent de bénévoles, venus aider les secours dans la recherche de nos enfants, malheureusement en vain, puisqu'ils n'ont jamais été retrouvés !
Je voudrais, avec émotion, saluer le dévouement remarquable dont ont fait preuve les gendarmes, les pompiers, les plongeurs, les chasseurs, les bénévoles comme Mme Adèle Domingo et tant d'autres ,