Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, les investigations de la sous-direction antiterroriste, révélées récemment, indiquent clairement que Samuel Paty se sentait traqué et se trouvait dans un état de grande anxiété. Ses recherches sur Google le montrent : « menaces à l'ordre public », « code pénal », et même son propre nom. Le jour de son assassinat, il demande à un de ses collègues de le raccompagner chez lui. Il dissimulait son visage sous une capuche dès sa sortie de l'établissement. Dans son sac à dos, on a retrouvé un marteau.
Tous ces signes prouvent, s'il le fallait, l'effroyable et profonde solitude qu'il ressentait face à une menace sérieuse et finalement mortelle. Cela doit nous amener à nous interroger. Le personnel d'accueil du collège témoigne aussi des appels d'alerte qu'il a reçu du Maroc, des États-Unis, du Canada, du monde entier.
Malgré l'ampleur de la polémique et son caractère alarmant, c'est Samuel Paty qui doit se justifier face à ses collègues en revendiquant son athéisme pour répondre au procès en islamophobie intenté par deux d'entre eux.
Dans cette histoire tragique, le grand absent, c'est l'État. Comment un enseignant peut-il se trouver menacé de mort, en danger manifeste dans son propre établissement et en dehors, sans que l'État ne lui fournisse l'attention et la protection dont il a besoin ?
M. Blanquer indiquait que « la doctrine de l'éducation nationale n'est […] plus […] de mettre les problèmes sous le tapis » et ajoutait : « tous les signalements remontent ».
Que pouvez-vous nous dire du nombre de signalement reçus et des mesures, notamment de protection concrète, prises en conséquence ?