Je m'inquiète pour le secteur aéronautique, qui est l'un des principaux moteurs de nos exportations mais qui peine à tirer les bénéfices de la forte reprise du marché mondial. À peine remise de la crise du Covid-19, la filière a été frappée de plein fouet par les conséquences de la guerre en Ukraine : le choc énergétique, bien sûr, mais également les difficultés d'approvisionnement en matières premières, surtout en titane, dont 50 % provenaient de la Russie avant la crise. À cela s'ajoutent des problèmes importants de recrutement pour répondre au défi des cadences de production. Notre filière n'est donc pas totalement armée pour répondre aux commandes. Airbus a enregistré 647 commandes sur les neuf premiers mois de l'année, contre 133 lors de la même période l'an dernier, soit une hausse record de 386 %.
Face à la crise de l'offre, qui a succédé à la contraction de la demande, comptez-vous accompagner spécifiquement ce secteur industriel primordial ? Que pensez-vous de la proposition de Philippe Varin de développer ce qu'il appelle une « diplomatie des métaux stratégiques », indispensables à la transition énergétique ?