Notre balance commerciale ne cesse de se dégrader ; elle présentait, en septembre, un solde négatif de 16,9 milliards, dû en partie à la détérioration de la balance énergétique mais aussi à la désindustrialisation massive de notre pays. Notre déficit énergétique dépasse 10 milliards d'euros chaque mois, ce qui met en difficulté notre tissu industriel : Duralex doit, par exemple, fermer momentanément. L'Allemagne, quant à elle, prévoit d'aider son industrie pour faire face à la crise des prix de l'énergie qu'elle a contribué à créer.
Selon une affirmation du ministre de l'économie en janvier 2022, il faudra dix ans à la France pour retrouver l'équilibre de sa balance commerciale. Les familles françaises n'ont pas dix ans devant elles. La plupart des agriculteurs ont déjà du mal à envisager la fin du mois. La détérioration de notre balance commerciale concerne tous les secteurs mais est particulièrement forte dans l'agriculture et l'élevage, qui représentent 13 % de nos exportations. L'agriculture française est en grande souffrance : hors les vins et spiritueux, le solde agricole et agroalimentaire a accusé un déficit de 6 milliards d'euros en 2021, dont 3 milliards pour les fruits et 1,2 milliard pour la viande. Comment réagir face à une concurrence qui nous est imposée par les traités internationaux ?
Les consommateurs français préféreront-ils acheter des denrées importées à bas prix ou des produits locaux de meilleure qualité ? Lorsqu'on a une famille à nourrir et un portefeuille quasiment vide toute l'année, le choix est vite fait. Pour avoir des prix bas, les Français font leurs courses dans les enseignes de hard discount, qui proposent souvent des produits importés. Voilà bien une absurdité écologique : nous sommes réduits à importer de la viande de l'autre bout du monde parce que ne pouvons consommer celle que nous produisons pour des raisons financières.
Pourquoi notre production n'est-elle pas directement tournée vers nos concitoyens ? Comment peut-on continuer à affirmer que la politique agricole commune (PAC) reste un modèle viable pour l'agriculture française ? Quelles mesures envisagez-vous pour redresser le déficit commercial agricole à court terme et, surtout, comment comptez-vous faire en sorte que les difficultés de nos agriculteurs, devenus les miséreux du système mondialiste, soient prises en compte dans le cadre de la politique commerciale de l'Union européenne ?