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Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Réunion du mardi 8 novembre 2022 à 18h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges, président :

Nous sommes heureux de vous recevoir, monsieur le ministre délégué. Lors de l'examen par notre commission des crédits de la mission Économie dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2023 , s'agissant plus particulièrement du volet Commerce extérieur et diplomatie économique, notre collègue Jean-François Portarrieu nous a présenté un rapport très intéressant qui portait en particulier sur la filière aéronautique mais brossait aussi un tableau général fort sombre de notre balance commerciale. Notre déficit commercial est en effet passé de 58 milliards d'euros en 2017 à 84 milliards l'an passé et, selon toute vraisemblance, le cap des 150 milliards d'euros sera dépassé en 2022, les estimations tournant autour de 156 milliards.

La raison de cette aggravation, aussi lourde que rapide, est d'abord conjoncturelle. Plus la dépendance aux importations d'énergie est grande, plus la dégradation de la balance commerciale est importante. À cet égard, les conséquences de la guerre en Ukraine sur les cours de l'énergie et des matières premières affectent très fortement le solde de notre balance commerciale. On estime, d'ordinaire, que cet impact est de l'ordre de 60 % du total. Cela signifie donc que des causes structurelles expliquent une part non négligeable de la situation, ce qui nous préoccupe beaucoup. L'action que vous mènerez est donc essentielle, et nous espérons que la situation n'est pas irrémédiable.

Heureusement, la France dispose d'atouts, avec 139 000 entreprises exportatrices. Force est toutefois de reconnaître que nous restons bien en deçà de certains de nos voisins : les Italiens comptent ainsi 220 000 entreprises exportatrices et les Allemands 300 000, dont la taille moyenne est en outre un peu plus importante qu'en France.

L'attractivité de notre pays correspond à un volet important de vos responsabilités ministérielles. Nous ne pouvons que nous réjouir que, pour la troisième année consécutive, la France soit le pays européen attirant le plus d'investissements étrangers. Lors du dernier sommet Choose France, organisé à Versailles en juillet dernier, plus de 200 chefs d'entreprise étrangers étaient présents : 6,4 milliards d'euros de projets ont été annoncés, ainsi que plus de 4 000 créations d'emplois. C'est assurément un signe du succès des politiques mises en place au cours des dernières années et un encouragement à les poursuivre. Cependant, les économistes soulignent l'ambivalence d'une telle attractivité : d'un côté, elle montre que le site France est extrêmement performant et attractif ; d'un autre côté, considérant que les bénéfices sont ensuite rapatriés dans les pays d'origine, l'installation ici ne contribue pas positivement à notre balance des paiements. Nos implantations à l'étranger sont donc tout aussi précieuses et un équilibre doit être trouvé.

Vous êtes également, monsieur le ministre délégué, chargé des Français de l'étranger. Ces quelque deux millions de compatriotes constituent le fer de lance de notre présence dans le monde et contribuent très souvent, par leur travail dans nos entreprises exportatrices, à l'amélioration de la balance commerciale. Ils méritent notre soutien. Nous devons faciliter le plus possible leurs démarches du quotidien, notamment administratives. Sans doute nous direz-vous un mot de vos projets à leur égard.

Enfin, je vous invite aussi à nous exposer les grands dossiers à l'ordre du jour du conseil des affaires étrangères de l'Union européenne du 25 novembre prochain, qui sera consacré au commerce extérieur. Nous avons pris l'habitude, avant chaque réunion de cet ordre, d'avoir un échange de vues avec le ministre qui représente la France pour savoir dans quel état d'esprit il se trouve, quelles sont ses ambitions, ses intentions, les obstacles qu'il s'attend à rencontrer et la façon dont il estime que la France pourra jouer ses cartes. La crise de l'énergie et des matières premières devrait occuper une large part des discussions mais nous attendons aussi que vous nous parliez des autres sujets à l'ordre du jour.

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