Il vise à supprimer l'alinéa créant une direction unique des partenariats chargée de l'animation du continuum de sécurité. Vous le savez, nous sommes très sceptiques quant à cette notion, qui nous semble favoriser la libéralisation, la privatisation et la marchandisation de la sécurité, alors que cette mission doit absolument conserver un caractère public. De surcroît, ce continuum englobe les polices municipales. Or, l'inquiétude partagée par de nombreux maires est que la logique à l'œuvre soit celle d'une forme d'appropriation de l'action des polices municipales par des sociétés privées – sur ce point, l'évolution des élus chargés de la sécurité au sein de l'association France urbaine est clairement perceptible.
Notre vision n'est pas celle-ci : nous sommes favorables à une force unique, incluant la police municipale, qui serait plus particulièrement chargée des actions de police de proximité et dont la direction fonctionnelle serait confiée au maire. Au fond, si les conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) fonctionnaient comme ils le devraient – c'est-à-dire autrement qu'en se souciant des cours de la Bourse, c'est-à-dire des statistiques policières et qu'en alignant les prises de position sans qu'on puisse en retirer quoi que ce soit –, peut-être pourrions-nous esquisser une action qui permettrait de tendre vers cette force unique.
En tout état de cause, le continuum de sécurité que vous vantez n'en est pas un : il s'agit plutôt d'un « discontinuum », caractérisé par un fort déséquilibre entre le poids des uns et des autres.