Les amendements de Hadrien Clouet pour ce dossier
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Le Printemps de l'évaluation est évidemment un moment très important, notamment en raison du symbole qu'il représente. Il montre en effet que le Parlement peut encore évaluer les lois à défaut de les voter.
Je fais bien sûr référence à l'interdiction qui pèse sur nous d'examiner la proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites, qui porte pourtant sur un sujet politique majeur. Elle prouve malheureusement que la présidence de l'Assemblée nationale est devenue une annexe de l'Élysée et que le pouvoir législatif, par la voix de la prés...
Notons d'ailleurs que les institutions internationales sont, elles aussi, assez épouvantées par le glissement que connaît notre république, puisqu'il n'y a pas d'autres parlements en Europe où l'on interdise ainsi aux parlementaires de proposer des textes de loi. Dès lors, oui, on peut affirmer que la démocratie est en péril !
Dans un tel contexte, nous ne sommes pas ici uniquement pour évaluer des dispositifs, mais aussi pour évaluer cette orientation politique qu'est le macronisme, sachant que, comme Janus, le macronisme a deux visages qui cohabitent sur une même tête sans jamais se parler ni se voir : il s'agit, d'un côté, de blablater sur de nouveaux droits théor...
Regardons l'évaluation du programme MonParcoursPsy : le ministère de la santé proclame un accès aux soins, mais sans l'autoriser réellement.
Il y a huit séances ouvertes auprès d'un psychologue conventionné par le dispositif, mais encore faut-il que ce ne soit pas trop grave ! On a inventé le soin réservé aux gens les moins atteints, puisque sont exclus des affections prises en charge la dépression chronique, le deuil compliqué, le trouble anxieux généralisé, les troubles de stress ...
Par ailleurs, le ministère a fait le choix de ne conventionner que 2 000 psychologues. En fait, votre dispositif soigne une personne sur cent avec un psychologue sur cinquante : comment appeler cela un accès aux soins, a fortiori au lendemain d'une pandémie dont le déclenchement, puis la gestion, ont occasionné une explosion de troubles ...
À ce stade de mon intervention, une question se pose : pourquoi une telle situation ? Comment en est-on arrivé là ? C'est qu'une bonne partie de celles et ceux qui siègent ici n'apprécient pas la sécurité sociale ; ils n'apprécient pas ce qu'elle représente, son esprit et ses ambitions originelles, à savoir que nous ayons des droits ne dépendan...
En effet, vous voudriez que la sécurité sociale ne soit qu'une instance de redistribution, conformément au mantra souvent entendu : « Il faut produire avant de distribuer. » Cela vous empêche de voir plus loin que le bout de votre nez et de reconnaître que la sécu produit d'ores et déjà beaucoup. C'est l'évidence, puisque notre système de soins...
Voilà donc ce qui est en jeu aujourd'hui. Il s'agit d'évaluer deux modèles de société : d'un côté, celui où une petite caste parvient à fiscaliser la sécurité sociale pour plonger sa main dedans et faire usage à son gré de notre argent, de l'autre, celui où le plus grand nombre administre directement la richesse collective pour assurer les lend...