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...illettrisme atteint jusqu'à 30 % alors qu'il n'est que de 11 % dans l'Hexagone. De même, les taux de décrocheurs y sont nettement supérieurs. A-t-on tout essayé ? A-t-on usé de tous les outils dont nous disposons pour raccrocher les décrocheurs ? Nous avons souvent cette fâcheuse tendance à aller chercher loin des solutions qui sont à portée de main. Et si la solution était tout simplement cette langue dans laquelle nos parents nous ont éduqués et que l'enfant entend dès son plus jeune âge ? Si la solution était cet inestimable héritage culturel que sont nos langues créoles maternelles et paternelles ? Ancien décrocheur, ayant moi-même connu un parcours scolaire singulier, je sais que ma langue créole et ma culture régionale m'ont sauvé d'une noyade quasi certaine dans le bassin de l'ignorance....
Elle m'oblige à vous parler du rôle qu'a joué ma langue, le créole réunionnais, dans mon parcours. Comme pour beaucoup, elle m'a redonné confiance, elle m'a fait découvrir l'amour du beau, elle m'a redonné goût au savoir. En m'intéressant de près à la grande littérature réunionnaise – oui, il en existe une – j'ai découvert celui qui allait devenir pour moi le maître des bons mots, Georges Brassens. C'est avec son œuvre que j'ai découvert l'ampleur et ...
En octobre dernier, nous auditionnions celui qui était alors ministre de l'éducation nationale et qui déclarait : « Je soutiens les langues régionales et leur apprentissage, d'autant plus qu'elles permettent souvent l'apprentissage du français. » Ces mots, madame la ministre, sont ceux de votre prédécesseur, devenu depuis votre Premier ministre, Gabriel Attal. Au-delà de nos différences politiques, jamais un ministre de l'éducation n'avait affirmé de façon aussi déterminée et appuyée son soutien à l'enseignement des langues régional...
Mettre en péril et tuer la spontanéité, c'est donc plonger l'enfant dans un mutisme qui parfois le suivra tout au long de sa vie. Notre richesse, c'est de posséder deux langues, le créole et le français. Notre richesse bilingue a été pendant longtemps refusée, notre imaginaire créole oublié, et la fée Carabosse a failli tuer Granmèrkal : c'est devenu chez certains une douleur ! Chaque fois qu'un adulte bien intentionné refoule le créole dans la gorge d'un enfant, c'est un coup porté à son imagination et un envoi en déportation de sa créativité. Ne donnons plus de plac...
Il y a peu de temps encore, on nous faisait croire que nous n'avions qu'un dialecte, mais nous avons toujours su que nous possédions une langue, avec une grammaire, une conjugaison et un vocabulaire nourris d'apports africains, asiatiques, européens, arabes et indiens.
Notre langue créole est la recomposition de mondes diffractés. Il est temps en effet que les langues créoles soient au cœur, à l'épicentre et non plus en périphérie ou en ultrapériphérie de l'enseignement. Notre collègue Tematai Le Gayic aime à dire que la France hexagonale est l'outre-mer de nos pays. Et c'est au cœur de La Réunion, de la Martinique, de la Guadeloupe, de Mayotte et de la Guyane que nous nous...
Axel Gauvin, Laurence Dalleau Gauvin, Francky Lauret, Isabelle Testa, Aurélie Filain, Fabrice Georget, Éric Naminzo, Stéphane Marcy. Je salue enfin les artistes militants à qui on doit la survie de la langue dans les médias et les milieux populaires : Danyèl Waro – un maître en la matière –, Patrice Treuthardt, Gaël Velleyen – pour la nouvelle génération – pour La Réunion ; Patrick Saint-Éloi, Jocelyne Béroard et le groupe Kassav' qui ont fait résonner la langue créole dans le monde entier, mais aussi Sylviane Cédia pour la Guyane. Je vous répète cette phrase : « Ne laissons pas nos rois devenir fou...
Un sujet qui m'est cher revient donc dans l'hémicycle : merci, cher Frédéric Maillot ! En effet, la France est riche de ses langues et de ses cultures, avec environ soixante-dix langues différentes : nous sommes Français dans la diversité. Or ce n'est pas vraiment ce qu'on nous a dit à l'école et cela ne s'est pas fait sans heurts. Les Français sont à la fois différents et unis dans la République. Ils ne se définissent pas en tant que peuple ou en tant qu'ethnie mais bien dans leur rapport à la République et à sa définition....
Cela a provoqué diverses vexations et incompréhensions. Quand j'ai fait adopter la loi de 2021 sur les langues régionales, on m'a encore parlé de la punition dite de la vache. L'instituteur accrochait un sabot usagé au cou du premier élève surpris à prononcer un mot de breton dans la cour de récréation – car l'usage du breton était interdit dans l'enceinte de l'école –, qui devait à son tour trouver un camarade en train de parler breton pour lui transmettre le sabot. L'élève qui portait le sabot à la fin...
L'idée n'est pas mauvaise car ce qui est obligatoire est perçu comme important. Or, à l'école primaire, le seul enseignement facultatif est celui de la langue régionale et, au collège, il n'y a guère que le latin et la langue régionale qui ne soient pas obligatoires. Je pense que cette mesure est souhaitable car un enfant ne peut développer une saine estime de soi quand on lui dit à l'école qu'il parle la mauvaise langue, voire – si sa langue maternelle est proche du français – qu'il ne parle pas français comme il faut.
Quand l'enfant parle à l'école la langue qu'il entend à la maison, on lui dit qu'il ne sait pas parler français ! C'est ce qui arrive à de nombreux Créoles. Forcément, l'enfant qui vit cela se sent un peu seul. Je suis donc très favorable à cette proposition. La République peut s'enorgueillir de reconnaître les langues régionales et de les enseigner à l'école.
Je remercie Steve Chailloux, Frédéric Maillot et leurs collègues du groupe Gauche démocrate et républicaine de nous donner l'occasion d'échanger nos points de vue sur les identités et sur ce que nous avons de commun. Merci à eux de mettre au cœur du débat la question des langues, qui est intimement politique. Il est difficile de m'exprimer après Steve, Frédéric et Paul, dont on ne peut qu'admirer l'engagement personnel et l'expérience quasi charnelle des langues régionales. Cette discussion est ô combien précieuse dans un moment politique où les liens de colonialité en Nouvelle-Calédonie-Kanaky sont sur le devant de la scène. J'ai une pensée particulière pour le peuple...
... justice et dignité de toutes les Françaises et de tous les Français, de nos parents, de nos enfants et de nos petits-enfants, dans tous les territoires de la République française, en particulier dans les territoires ultramarins que nous avons tendance à délaisser et dont nous nions trop souvent les spécificités. Cela paraît incroyable, mais force est de constater que proposer un enseignement des langues régionales sur le temps scolaire dans les académies d'outre-mer constitue une rupture, car cela était encore imaginable il y a quelques années. Cette proposition de loi s'affirme comme un refus de l'« exotisation » des langues régionales qui ne sont ni des langues mortes ni un divertissement pour touristes. La France a longtemps refusé la diversité linguistique, pourtant réelle et très ancienne...
Cette guerre des langues s'exprime par leur hiérarchie, façonnée et induite par notre histoire coloniale. Patrick Chamoiseau parle aussi d'imaginaire monolingue ; comme si notre langue officielle – celle de la République, de l'école, de l'administration, des services publics –, le français, était seule protégée de remparts contre la langue de l'autre. Cet imaginaire n'est qu'un mythe, une pauvre croyance qui ne reflète ...
Les bonnes langues sont toutes celles qui sont transmises et qui sont chevillées au corps. Les bonnes langues, ce sont celles qui construisent les identités à travers les soubresauts de l'histoire. Ce sont celles qui sont parlées dans les foyers, dans la rue et même parfois dans les cours d'école. Oui, invitons ces langues à se déplacer de la cour de récréation jusque sur les bancs de l'école.
C'est essentiel pour célébrer et mettre à l'honneur toutes les identités. Nos identités passent par les langues qui existent dans les territoires de France. La langue est un enjeu politique évident pour toutes les raisons que j'ai évoquées, mais aussi un enjeu éducatif. Selon toutes les études neurocognitives, le plurilinguisme est bénéfique au développement du cerveau chez l'enfant et permet d'améliorer les capacités de compréhension et de mémorisation. Il s'agit donc de réussite scolaire, comme le rappe...
Je tiens à remercier tout d'abord MM. Maillot et Chailloux pour la qualité des débats et des auditions menés en commission. Ces discussions ont permis d'explorer en profondeur le sujet crucial des langues régionales en outre-mer et les solutions possibles pour améliorer la réussite scolaire. Grâce à ses territoires d'outre-mer, la France dispose d'une richesse linguistique insoupçonnée. Dans son rapport de 1999 intitulé « Les langues de France », le linguiste Bernard Cerquiglini a recensé soixante-quinze langues parlées par des ressortissants français, dont cinquante-cinq le sont en outre-mer. L...
... dans l'ordre symbolique pour nos compatriotes d'outre-mer ? Où croyez-vous que se forgent les violences qui émaillent régulièrement la vie des sociétés ultramarines ? Dans le laisser-aller, dans l'indifférence, dans une forme, j'ose le dire, de mépris objectif de la part des ministres successifs. Revenons-en à la question linguistique. Il est affirmé dans l'exposé des motifs que la maîtrise des langues régionales serait de nature à favoriser la réussite scolaire et à réduire le décrochage. Le bilinguisme serait, du point de vue cognitif, un puissant stimulant, et faciliterait grandement l'acquisition des connaissances enseignées dans les écoles, les collèges et les lycées. Disons ici d'emblée que le groupe Rassemblement national est partisan de la promotion de l'enseignement des langues régio...
...c, selon nous, qu'en partie à ce qu'exigerait la situation de l'école outre-mer. Pour en revenir à la question strictement linguistique, nous estimons donc qu'il faut en quelque sorte, comme je l'ai dit en commission, marcher sur deux jambes, et renforcer l'enseignement du français dans les écoles et établissements des collectivités d'outre-mer concomitamment au renforcement de l'enseignement des langues régionales. Les rédacteurs de la proposition de loi soulignent à juste titre que l'enjeu de la réussite scolaire est aussi, in fine, l'intégration des jeunes dans le tissu économique, qu'il soit régional, national ou international. Le taux de chômage des 15-24 ans dans les territoires d'outre-mer varie d'un département à l'autre de 40 % à 52 % ; cela est intolérable. La maîtrise de la la...
Si la France est indivisible, elle est multiple. De l'Hexagone jusqu'à l'Océan indien, ses habitantes et ses habitants sont riches d'une culture commune qu'ils ont construite depuis plusieurs siècles et de ces cultures locales qui font la particularité de notre nation, et dont les langues font évidemment partie. Si à La Réunion, en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et à Mayotte, on parle le français, bon nombre de leurs concitoyennes et concitoyens ont un autre idiome pour langue première. Je précise que je préfère parler de langue première plutôt que de langue régionale. D'ailleurs, quand les élections européennes sont au cœur de l'actualité politique, ne pourrait-on pas dire...