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Je me tiens devant vous aujourd'hui pour défendre une proposition de loi essentielle pour la réussite scolaire des jeunes ultramarins. Ce texte vise à renforcer l'apprentissage des langues régionales dans les établissements scolaires des académies d'outre-mer. La dynamique de valorisation des langues régionales, illustrée par la loi Molac de 2021 et l'installation du Conseil national des langues et cultures régionales (CNLCR). Ce sont des avancées prometteuses mais il est temps de franchir une étape supplémentaire pour garantir aux jeunes ultramarins une éducation adaptée à leur réalité linguistique et culturelle. Avant d'entrer dans le vif du sujet,...
...héritage transmis de génération en génération et incarnent l'âme de nos territoires. Elles sont le reflet de l'histoire, des traditions et des cultures locales qui enrichissent notre identité propre avant de nourrir l'identité nationale. La France compte une diversité linguistique exceptionnelle, avec une vingtaine de langues régionales dans l'Hexagone et plus de cinquante dans les territoires d'outre-mer. L'article 75-1 de la Constitution affirme depuis 2008 que ces langues « appartiennent au patrimoine de la France ». Des lois successives, de la loi de 1951 relative à l'enseignement des langues et dialectes locaux, dite loi Deixonne, à la loi Molac de 2021, ont d'ailleurs progressivement renforcé leur enseignement mais leur mise en œuvre reste souvent timide et incomplète. Il est donc crucial d...
...iale et culturelle. En permettant aux élèves de s'exprimer dans leur langue maternelle, nous renforçons leur sentiment d'appartenance et leur confiance en eux. Cela se traduit par une participation accrue en classe et de meilleures interactions avec leurs camarades et leurs enseignants. C'est un aspect fondamental pour le développement harmonieux des enfants, en particulier dans les territoires d'outre-mer où la diversité linguistique est une réalité quotidienne. Malgré des intentions louables, la couverture de l'enseignement bilingue reste inégale. En Guadeloupe, seules treize écoles sur 286 proposent un tel enseignement. La situation est similaire en Guyane et à La Réunion. La Martinique, quant à elle, a consenti un effort notable avec une augmentation significative des classes bilingues mais le...
...tiellement oral de la langue rend difficile l'accès à des supports écrits. Il est essentiel de développer ces ressources pour fournir aux enseignants et aux élèves les outils nécessaires à un enseignement efficace et enrichissant. La pluralité des langues est une force et non un obstacle à la construction d'une République qui ne cesse pourtant de porter un discours laudatif sur ses territoires d'outre-mer.
Cela, nous l'avons bien compris. En imposant aux établissements scolaires des académies d'outre-mer de proposer systématiquement un enseignement de langue régionale, nous envoyons un signal fort : les langues régionales ont de la valeur et un rôle à jouer dans la réussite scolaire.
Adoptons cette loi pour que nos jeunes, particulièrement ceux des territoires d'outre-mer, puissent bénéficier d'une éducation qui respecte et valorise leur patrimoine linguistique et culturel. Chers collègues, nous avons aujourd'hui l'occasion de faire une différence significative dans la vie de nombreux élèves ultramarins. Adoptons cette proposition de loi pour leur offrir les meilleures chances de succès et pour célébrer ensemble la richesse de notre diversité linguistique milléna...
« Ne laissons pas nos rois et nos reines devenir fous dans le jeu d'échec scolaire. » Ces paroles, à elles seules, caractérisent l'esprit de cette proposition de loi, dans laquelle il est question de la réussite scolaire et des moyens de lutter contre le décrochage scolaire et l'illettrisme. Dans nos pays dits d'outre-mer, l'illettrisme atteint jusqu'à 30 % alors qu'il n'est que de 11 % dans l'Hexagone. De même, les taux de décrocheurs y sont nettement supérieurs. A-t-on tout essayé ? A-t-on usé de tous les outils dont nous disposons pour raccrocher les décrocheurs ? Nous avons souvent cette fâcheuse tendance à aller chercher loin des solutions qui sont à portée de main. Et si la solution était tout simplement ce...
Notre langue créole est la recomposition de mondes diffractés. Il est temps en effet que les langues créoles soient au cœur, à l'épicentre et non plus en périphérie ou en ultrapériphérie de l'enseignement. Notre collègue Tematai Le Gayic aime à dire que la France hexagonale est l'outre-mer de nos pays. Et c'est au cœur de La Réunion, de la Martinique, de la Guadeloupe, de Mayotte et de la Guyane que nous nous adressons au monde. C'est de notre épicentre que doit se décider ce qui est bon pour nous. Or l'enseignement des langues et de la culture régionales est bon pour la réussite scolaire de nos enfants, puisque toutes les expérimentations prouvent que les classes bilingues possède...
...ançais, de nos parents, de nos enfants et de nos petits-enfants, dans tous les territoires de la République française, en particulier dans les territoires ultramarins que nous avons tendance à délaisser et dont nous nions trop souvent les spécificités. Cela paraît incroyable, mais force est de constater que proposer un enseignement des langues régionales sur le temps scolaire dans les académies d'outre-mer constitue une rupture, car cela était encore imaginable il y a quelques années. Cette proposition de loi s'affirme comme un refus de l'« exotisation » des langues régionales qui ne sont ni des langues mortes ni un divertissement pour touristes. La France a longtemps refusé la diversité linguistique, pourtant réelle et très ancienne. Si cette stratégie a été parfois conduite au nom d'une nécessai...
Je tiens à remercier tout d'abord MM. Maillot et Chailloux pour la qualité des débats et des auditions menés en commission. Ces discussions ont permis d'explorer en profondeur le sujet crucial des langues régionales en outre-mer et les solutions possibles pour améliorer la réussite scolaire. Grâce à ses territoires d'outre-mer, la France dispose d'une richesse linguistique insoupçonnée. Dans son rapport de 1999 intitulé « Les langues de France », le linguiste Bernard Cerquiglini a recensé soixante-quinze langues parlées par des ressortissants français, dont cinquante-cinq le sont en outre-mer. Les langues créoles en son...
La présente proposition de loi a pour objet central la « meilleure réussite scolaire des élèves ultramarins » et, au fond, le véritable problème qui la sous-tend est l'état du système éducatif dans les territoires d'outre-mer. Aux évaluations à l'entrée en sixième, les scores des départements d'outre-mer sont tous, sans exception, largement situés sous la moyenne nationale. Tous les indicateurs scolaires y sont au rouge. Madame la ministre, comment expliquez-vous ces écarts de performances ? Comment justifiez-vous le fait que ces écarts, qui se retrouvent évidemment dans les chiffres de l'orientation et in fine
... peut considérer comme sinistrés du point de vue éducatif, il faut un plan d'urgence global incluant des mesures d'ordre pédagogique, parmi lesquelles votre texte trouve toute sa place, mais aussi des dispositions concernant les infrastructures, la gestion du personnel enseignant, sa formation au contexte spécifique, ainsi qu'un pilotage renforcé et dédié, au plus près des besoins des territoires outre-mer. Les départements et régions des Antilles et de La Réunion devraient eux aussi bénéficier d'un plan de remise à niveau doté de moyens renforcés. C'est d'ailleurs ce que prévoit le programme présidentiel de Marine Le Pen avec, en particulier, dans le domaine linguistique, le doublement des moyens des centres académiques pour la scolarisation des enfants allophones nouvellement arrivés et des enfa...
... proposition de loi vise à donner aux enfants ultramarins la possibilité d'apprendre à l'école cette langue première car bien maîtriser cette langue maternelle, c'est donner à ces enfants l'opportunité d'approfondir leur culture tout en leur permettant de mieux maîtriser la langue française. Vous le savez sans doute, la promesse égalitaire de notre République n'est pas tenue dans les académies d'outre-mer. Pour s'en persuader, il suffit d'observer la situation à Mayotte : des milliers de jeunes non scolarisés, des classes bondées, l'absence de cantine scolaire, un bâti scolaire délabré, des écoles vétustes où l'eau potable même fait défaut. Je vous le dis, les académies ultramarines ne peuvent pas être les oubliés de la République. Pour rappel, en 2023 encore, les évaluations de niveau montraient ...
Ainsi que nous l'avons déjà exprimé en commission, Les Républicains se félicitent que notre assemblée se penche sur les problèmes ultramarins, trop souvent relégués au second plan. Alors que certains de nos concitoyens d'outre-mer s'interrogent sur l'opportunité de leur appartenance à la République, il est indispensable que nous démontrions que nos débats et nos décisions ne se limitent pas à l'Hexagone. C'est l'objet de la proposition de loi que nous examinons. Monsieur le rapporteur, comme plusieurs collègues l'ont fait remarquer en commission, la proposition de loi souffrait initialement d'une difficulté majeure, celle...
... un des trois collèges de Saint-Martin, à peine 4 % des élèves utilisaient le français dans leur famille, là où 62 % utilisaient l'anglais, 16 % l'espagnol et 19 % le créole haïtien. Deuxième chiffre : trois quarts des élèves de CP ne parlent pas le français en dehors de la classe. Rendez-vous compte ! Comme le soulignait, en 2021, le rapport d'information sur l'enseignement de la délégation aux outre-mer de l'Assemblée nationale, l'illettrisme est trois fois plus important aux Antilles et à La Réunion que dans l'Hexagone. Or l'illettrisme se trouve souvent à l'origine du décrochage scolaire, qui est un des axes prioritaires de la politique éducative dans les territoires d'outre-mer. Il s'agit donc d'une question centrale. En ce sens, l'enseignement des langues et des cultures régionales présente...
Je remercie M. le rapporteur Steve Chailloux, ainsi que M. Frédéric Maillot pour cette initiative et leur engagement constant pour la défense des langues territoriales. Pour aider, soutenir et développer nos langues, il est urgent de mener une politique volontariste. Il existe plus de soixante-dix langues dans notre pays, en particulier dans les territoires d'outre-mer. Ces langues sont d'une richesse exceptionnelle puisqu'elles font partie de notre patrimoine ; elles en sont également le véhicule. En effet, nos langues sont un moyen fort de transmission et de cohésion. Elles sont la porte d'entrée de l'histoire locale et des mémoires collectives, mais elles représentent aussi une riche compétence socio-économique. Préserver nos langues territoriales, dont l'a...
Monsieur Echaniz, vous proposez de reporter de quelques mois la remise du rapport dont nous avons adopté le principe en commission. Je comprends votre crainte – les décrets d'application se font parfois un peu attendre – mais, comme l'a rappelé le rapporteur, ce rapport n'a pas vocation à mesurer les effets de l'application de la loi dans les écoles, d'autant que dans certaines académies d'outre-mer, comme en Polynésie, ce dispositif est déjà appliqué. L'objectif est de recenser les méthodes appliquées dans les différentes académies ultramarines et d'évaluer leurs effets, afin d'encourager toutes les autres académies à imiter celles où le développement de l'enseignement des langues régionales est gage de réussite pour les élèves. Partant, allonger de quelques mois le délai de remise du rappo...
...sont des demandes de rapport. Nous ne disposons ni d'un bilan des dispositifs existants ni d'étude d'impact du texte – je ne vous en fais pas grief, monsieur le rapporteur, puisqu'il s'agit d'une proposition de loi. Aussi les rapports demandés dans les amendements n° 9, 11, 12 et 14 visent-ils à établir une cartographie claire des établissements proposant l'enseignement d'une langue régionale en outre-mer et du nombre d'élèves concernés, et le rapport demandé dans l'amendement n° 13 a-t-il pour objet d'évaluer les effets de la loi.