27 interventions trouvées.
Je me tiens devant vous aujourd'hui pour défendre une proposition de loi essentielle pour la réussite scolaire des jeunes ultramarins. Ce texte vise à renforcer l'apprentissage des langues régionales dans les établissements scolaires des académies d'outre-mer. La dynamique de valorisation des langues régionales, illustrée par la loi Molac de 2021 et l'installation du Conseil national des langues et cultures régionales (CNLCR). Ce sont des avancées prometteuses mais il est temps de franchir une étape supplémentaire pour garantir aux jeunes ultramarins une éducation adaptée à leur réalité lingu...
pour sa confiance et sa reconnaissance de mes profondes convictions ainsi que de mon expertise universitaire dans le domaine des langues régionales, notamment du tahitien – te reo tahiti. Il m'a offert l'honneur d'être le rapporteur de ce texte, que nous avons coconstruit au fil de l'eau et défendu ensemble en commission. Je ne veux surtout pas oublier notre collègue Béatrice Piron : par son assiduité lors des auditions, auxquelles elle a toutes assisté, ses remarques et ses propositions, elle a apporté une contribution substantielle ...
Les langues régionales, reconnues comme partie intégrante du patrimoine français depuis la révision constitutionnelle de 2008, ne sont pas seulement des « joyaux culturels » pour reprendre la formule employée en commission par une collègue, elles représentent également une richesse inestimable, un héritage transmis de génération en génération et incarnent l'âme de nos territoires. Elles sont le reflet de l'histoire, d...
Les langues régionales contribuent à renforcer le sentiment d'appartenance et d'identité chez les jeunes. Elles permettent aux élèves de se sentir valorisés dans leur environnement scolaire, de reconnaître et d'apprécier la richesse de leur héritage culturel, toutes choses qui ont un impact positif sur l'estime de soi et sur la motivation à apprendre. L'enseignement des langues régionales se décline selon plusieurs mo...
mais aussi pour améliorer la réussite scolaire des élèves. Il est également prouvé que l'apprentissage des langues régionales contribue à une meilleure intégration sociale et culturelle. En permettant aux élèves de s'exprimer dans leur langue maternelle, nous renforçons leur sentiment d'appartenance et leur confiance en eux. Cela se traduit par une participation accrue en classe et de meilleures interactions avec leurs camarades et leurs enseignants. C'est un aspect fondamental pour le développement harmonieux des enfan...
les langues s'enrichissent entre elles ; elles ne s'oblitèrent pas et elles ne retranchent rien. Une campagne de communication fondée sur des données objectives et scientifiques pourrait renverser ces idées reçues linguistiquement mortifères et montrer que la maîtrise des langues régionales est un atout pour la réussite scolaire.
Faire comprendre aux familles que les langues régionales peuvent coexister avec le français et renforcer les compétences globales des élèves est une étape essentielle pour l'adoption de cette proposition de loi. Le développement de l'enseignement des langues régionales nécessite bien évidemment une formation adéquate des enseignants. Les places au certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) pour les langues régionale...
Cela, nous l'avons bien compris. En imposant aux établissements scolaires des académies d'outre-mer de proposer systématiquement un enseignement de langue régionale, nous envoyons un signal fort : les langues régionales ont de la valeur et un rôle à jouer dans la réussite scolaire.
En octobre dernier, nous auditionnions celui qui était alors ministre de l'éducation nationale et qui déclarait : « Je soutiens les langues régionales et leur apprentissage, d'autant plus qu'elles permettent souvent l'apprentissage du français. » Ces mots, madame la ministre, sont ceux de votre prédécesseur, devenu depuis votre Premier ministre, Gabriel Attal. Au-delà de nos différences politiques, jamais un ministre de l'éducation n'avait affirmé de façon aussi déterminée et appuyée son soutien à l'enseignement des langues régionales. Les scie...
...ur nous. Or l'enseignement des langues et de la culture régionales est bon pour la réussite scolaire de nos enfants, puisque toutes les expérimentations prouvent que les classes bilingues possèdent un taux de réussite plus élevé que les classes non bilingues. Je profite du temps qui m'est accordé pour saluer le travail des professeurs des écoles qui ont compris l'importance de l'enseignement des langues régionales. Plus de 400 sont habilités à l'enseignement des langues créoles dans le premier degré. On compte trente-deux titulaires du Capes en langues créoles et deux agrégés dans l'académie de La Réunion. Je salue aussi le travail des enseignants militants qui n'ont jamais baissé les bras pour que nos langues soient acceptées et considérées :
...République. Ils ne se définissent pas en tant que peuple ou en tant qu'ethnie mais bien dans leur rapport à la République et à sa définition. Le regretté Guy Carcassonne demandait justement : « La République a-t-elle besoin d'une langue ? » On peut penser qu'elle a besoin d'une langue commune ; mais d'une langue unique, c'est évidemment une autre affaire. Les relations entre la République et les langues régionales ont mal commencé. « Le fédéralisme et la superstition parlent bas-breton ; l'émigration et la haine de la République parlent allemand ; la contre-révolution parle l'italien et le fanatisme le basque. » Ce sont les mots de Barère, prononcés durant la Terreur, en 1794, lors d'une réunion du Comité de salut public dont il était membre. Pour lui, ces langues, qu'il qualifie d'idiomes, sont des jargon...
Cela a provoqué diverses vexations et incompréhensions. Quand j'ai fait adopter la loi de 2021 sur les langues régionales, on m'a encore parlé de la punition dite de la vache. L'instituteur accrochait un sabot usagé au cou du premier élève surpris à prononcer un mot de breton dans la cour de récréation – car l'usage du breton était interdit dans l'enceinte de l'école –, qui devait à son tour trouver un camarade en train de parler breton pour lui transmettre le sabot. L'élève qui portait le sabot à la fin de la journ...
Quand l'enfant parle à l'école la langue qu'il entend à la maison, on lui dit qu'il ne sait pas parler français ! C'est ce qui arrive à de nombreux Créoles. Forcément, l'enfant qui vit cela se sent un peu seul. Je suis donc très favorable à cette proposition. La République peut s'enorgueillir de reconnaître les langues régionales et de les enseigner à l'école.
...ègues du groupe Gauche démocrate et républicaine de nous donner l'occasion d'échanger nos points de vue sur les identités et sur ce que nous avons de commun. Merci à eux de mettre au cœur du débat la question des langues, qui est intimement politique. Il est difficile de m'exprimer après Steve, Frédéric et Paul, dont on ne peut qu'admirer l'engagement personnel et l'expérience quasi charnelle des langues régionales. Cette discussion est ô combien précieuse dans un moment politique où les liens de colonialité en Nouvelle-Calédonie-Kanaky sont sur le devant de la scène. J'ai une pensée particulière pour le peuple kanak ,
... justice et dignité de toutes les Françaises et de tous les Français, de nos parents, de nos enfants et de nos petits-enfants, dans tous les territoires de la République française, en particulier dans les territoires ultramarins que nous avons tendance à délaisser et dont nous nions trop souvent les spécificités. Cela paraît incroyable, mais force est de constater que proposer un enseignement des langues régionales sur le temps scolaire dans les académies d'outre-mer constitue une rupture, car cela était encore imaginable il y a quelques années. Cette proposition de loi s'affirme comme un refus de l'« exotisation » des langues régionales qui ne sont ni des langues mortes ni un divertissement pour touristes. La France a longtemps refusé la diversité linguistique, pourtant réelle et très ancienne. Si cette s...
...e compréhension et de mémorisation. Il s'agit donc de réussite scolaire, comme le rappelle le titre de la proposition de loi. Le texte s'ajoute aux progrès considérables réalisés en la matière dans les dernières années : il y a quelques décennies, il était inconcevable de parler créole à l'école. Il doit être suivi de moyens et de changements concrets et profonds s'agissant de l'enseignement des langues régionales dans tous les territoires. Nous sommes bien sûr d'accord pour mettre l'accent sur l'enseignement dans le cycle primaire, moment charnière où on apprend à lire et à écrire, mais il faut aussi aller plus loin en envisageant son inscription au collège et au lycée. Nous souhaitons également, madame la ministre, que tous les moyens soient déployés à cette fin. C'est pourquoi nous voterons cette propos...
Je tiens à remercier tout d'abord MM. Maillot et Chailloux pour la qualité des débats et des auditions menés en commission. Ces discussions ont permis d'explorer en profondeur le sujet crucial des langues régionales en outre-mer et les solutions possibles pour améliorer la réussite scolaire. Grâce à ses territoires d'outre-mer, la France dispose d'une richesse linguistique insoupçonnée. Dans son rapport de 1999 intitulé « Les langues de France », le linguiste Bernard Cerquiglini a recensé soixante-quinze langues parlées par des ressortissants français, dont cinquante-cinq le sont en outre-mer. Les langues c...
... dans l'ordre symbolique pour nos compatriotes d'outre-mer ? Où croyez-vous que se forgent les violences qui émaillent régulièrement la vie des sociétés ultramarines ? Dans le laisser-aller, dans l'indifférence, dans une forme, j'ose le dire, de mépris objectif de la part des ministres successifs. Revenons-en à la question linguistique. Il est affirmé dans l'exposé des motifs que la maîtrise des langues régionales serait de nature à favoriser la réussite scolaire et à réduire le décrochage. Le bilinguisme serait, du point de vue cognitif, un puissant stimulant, et faciliterait grandement l'acquisition des connaissances enseignées dans les écoles, les collèges et les lycées. Disons ici d'emblée que le groupe Rassemblement national est partisan de la promotion de l'enseignement des langues régionales, const...
...c, selon nous, qu'en partie à ce qu'exigerait la situation de l'école outre-mer. Pour en revenir à la question strictement linguistique, nous estimons donc qu'il faut en quelque sorte, comme je l'ai dit en commission, marcher sur deux jambes, et renforcer l'enseignement du français dans les écoles et établissements des collectivités d'outre-mer concomitamment au renforcement de l'enseignement des langues régionales. Les rédacteurs de la proposition de loi soulignent à juste titre que l'enjeu de la réussite scolaire est aussi, in fine, l'intégration des jeunes dans le tissu économique, qu'il soit régional, national ou international. Le taux de chômage des 15-24 ans dans les territoires d'outre-mer varie d'un département à l'autre de 40 % à 52 % ; cela est intolérable. La maîtrise de la langue françai...
...i souffrait initialement d'une difficulté majeure, celle de l'applicabilité au vu de nos moyens, difficulté qui aurait pu faire de votre texte une simple proposition de loi d'appel, sans effets tangibles. Il est heureux que ce ne soit pas le cas, et que le texte ait pu être retravaillé en commission. Cette proposition de loi porte sur le sujet crucial de la reconnaissance et de l'intégration des langues régionales d'outre-mer dans notre système éducatif. Loin de n'être qu'un sujet symbolique, la bonne articulation de ces langues natales et du français dans le système éducatif est une des conditions de l'épanouissement de nos enfants dans ces territoires. Pouvoir bénéficier d'un enseignement dans sa langue maternelle facilite l'intégration et la formation des jeunes enfants. On l'a dit, c'est un outil indi...