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Je me tiens devant vous aujourd'hui pour défendre une proposition de loi essentielle pour la réussite scolaire des jeunes ultramarins. Ce texte vise à renforcer l'apprentissage des langues régionales dans les établissements scolaires des académies d'outre-mer. La dynamique de valorisation des langues régionales, illustrée par la loi Molac de 2021 et l'installation du Conseil national des langues et cultures régionales (CNLCR). Ce sont des avancées prometteuses mais il est temps de franchir une étape supplémentaire pour garantir aux jeunes ultramarins une éducation adaptée à leur r...
pour sa confiance et sa reconnaissance de mes profondes convictions ainsi que de mon expertise universitaire dans le domaine des langues régionales, notamment du tahitien – te reo tahiti. Il m'a offert l'honneur d'être le rapporteur de ce texte, que nous avons coconstruit au fil de l'eau et défendu ensemble en commission. Je ne veux surtout pas oublier notre collègue Béatrice Piron : par son assiduité lors des auditions, auxquelles elle a toutes assisté, ses remarques et ses propositions, elle a apporté une contribution su...
Les langues régionales, reconnues comme partie intégrante du patrimoine français depuis la révision constitutionnelle de 2008, ne sont pas seulement des « joyaux culturels » pour reprendre la formule employée en commission par une collègue, elles représentent également une richesse inestimable, un héritage transmis de génération en génération et incarnent l'âme de nos territoires. Elles sont le reflet de l...
Les langues régionales contribuent à renforcer le sentiment d'appartenance et d'identité chez les jeunes. Elles permettent aux élèves de se sentir valorisés dans leur environnement scolaire, de reconnaître et d'apprécier la richesse de leur héritage culturel, toutes choses qui ont un impact positif sur l'estime de soi et sur la motivation à apprendre. L'enseignement des langues régionales se décline selon ...
mais aussi pour améliorer la réussite scolaire des élèves. Il est également prouvé que l'apprentissage des langues régionales contribue à une meilleure intégration sociale et culturelle. En permettant aux élèves de s'exprimer dans leur langue maternelle, nous renforçons leur sentiment d'appartenance et leur confiance en eux. Cela se traduit par une participation accrue en classe et de meilleures interactions avec leurs camarades et leurs enseignants. C'est un aspect fondamental pour le développement harmonie...
les langues s'enrichissent entre elles ; elles ne s'oblitèrent pas et elles ne retranchent rien. Une campagne de communication fondée sur des données objectives et scientifiques pourrait renverser ces idées reçues linguistiquement mortifères et montrer que la maîtrise des langues régionales est un atout pour la réussite scolaire.
Faire comprendre aux familles que les langues régionales peuvent coexister avec le français et renforcer les compétences globales des élèves est une étape essentielle pour l'adoption de cette proposition de loi. Le développement de l'enseignement des langues régionales nécessite bien évidemment une formation adéquate des enseignants. Les places au certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) pour les langu...
Cela, nous l'avons bien compris. En imposant aux établissements scolaires des académies d'outre-mer de proposer systématiquement un enseignement de langue régionale, nous envoyons un signal fort : les langues régionales ont de la valeur et un rôle à jouer dans la réussite scolaire.
...illettrisme atteint jusqu'à 30 % alors qu'il n'est que de 11 % dans l'Hexagone. De même, les taux de décrocheurs y sont nettement supérieurs. A-t-on tout essayé ? A-t-on usé de tous les outils dont nous disposons pour raccrocher les décrocheurs ? Nous avons souvent cette fâcheuse tendance à aller chercher loin des solutions qui sont à portée de main. Et si la solution était tout simplement cette langue dans laquelle nos parents nous ont éduqués et que l'enfant entend dès son plus jeune âge ? Si la solution était cet inestimable héritage culturel que sont nos langues créoles maternelles et paternelles ? Ancien décrocheur, ayant moi-même connu un parcours scolaire singulier, je sais que ma langue créole et ma culture régionale m'ont sauvé d'une noyade quasi certaine dans le bassin de l'ignorance....
Elle m'oblige à vous parler du rôle qu'a joué ma langue, le créole réunionnais, dans mon parcours. Comme pour beaucoup, elle m'a redonné confiance, elle m'a fait découvrir l'amour du beau, elle m'a redonné goût au savoir. En m'intéressant de près à la grande littérature réunionnaise – oui, il en existe une – j'ai découvert celui qui allait devenir pour moi le maître des bons mots, Georges Brassens. C'est avec son œuvre que j'ai découvert l'ampleur et ...
En octobre dernier, nous auditionnions celui qui était alors ministre de l'éducation nationale et qui déclarait : « Je soutiens les langues régionales et leur apprentissage, d'autant plus qu'elles permettent souvent l'apprentissage du français. » Ces mots, madame la ministre, sont ceux de votre prédécesseur, devenu depuis votre Premier ministre, Gabriel Attal. Au-delà de nos différences politiques, jamais un ministre de l'éducation n'avait affirmé de façon aussi déterminée et appuyée son soutien à l'enseignement des langues régional...
Mettre en péril et tuer la spontanéité, c'est donc plonger l'enfant dans un mutisme qui parfois le suivra tout au long de sa vie. Notre richesse, c'est de posséder deux langues, le créole et le français. Notre richesse bilingue a été pendant longtemps refusée, notre imaginaire créole oublié, et la fée Carabosse a failli tuer Granmèrkal : c'est devenu chez certains une douleur ! Chaque fois qu'un adulte bien intentionné refoule le créole dans la gorge d'un enfant, c'est un coup porté à son imagination et un envoi en déportation de sa créativité. Ne donnons plus de plac...
Il y a peu de temps encore, on nous faisait croire que nous n'avions qu'un dialecte, mais nous avons toujours su que nous possédions une langue, avec une grammaire, une conjugaison et un vocabulaire nourris d'apports africains, asiatiques, européens, arabes et indiens.
Notre langue créole est la recomposition de mondes diffractés. Il est temps en effet que les langues créoles soient au cœur, à l'épicentre et non plus en périphérie ou en ultrapériphérie de l'enseignement. Notre collègue Tematai Le Gayic aime à dire que la France hexagonale est l'outre-mer de nos pays. Et c'est au cœur de La Réunion, de la Martinique, de la Guadeloupe, de Mayotte et de la Guyane que nous nous...
Axel Gauvin, Laurence Dalleau Gauvin, Francky Lauret, Isabelle Testa, Aurélie Filain, Fabrice Georget, Éric Naminzo, Stéphane Marcy. Je salue enfin les artistes militants à qui on doit la survie de la langue dans les médias et les milieux populaires : Danyèl Waro – un maître en la matière –, Patrice Treuthardt, Gaël Velleyen – pour la nouvelle génération – pour La Réunion ; Patrick Saint-Éloi, Jocelyne Béroard et le groupe Kassav' qui ont fait résonner la langue créole dans le monde entier, mais aussi Sylviane Cédia pour la Guyane. Je vous répète cette phrase : « Ne laissons pas nos rois devenir fou...
Un sujet qui m'est cher revient donc dans l'hémicycle : merci, cher Frédéric Maillot ! En effet, la France est riche de ses langues et de ses cultures, avec environ soixante-dix langues différentes : nous sommes Français dans la diversité. Or ce n'est pas vraiment ce qu'on nous a dit à l'école et cela ne s'est pas fait sans heurts. Les Français sont à la fois différents et unis dans la République. Ils ne se définissent pas en tant que peuple ou en tant qu'ethnie mais bien dans leur rapport à la République et à sa définition....
Cela a provoqué diverses vexations et incompréhensions. Quand j'ai fait adopter la loi de 2021 sur les langues régionales, on m'a encore parlé de la punition dite de la vache. L'instituteur accrochait un sabot usagé au cou du premier élève surpris à prononcer un mot de breton dans la cour de récréation – car l'usage du breton était interdit dans l'enceinte de l'école –, qui devait à son tour trouver un camarade en train de parler breton pour lui transmettre le sabot. L'élève qui portait le sabot à la fin...
L'idée n'est pas mauvaise car ce qui est obligatoire est perçu comme important. Or, à l'école primaire, le seul enseignement facultatif est celui de la langue régionale et, au collège, il n'y a guère que le latin et la langue régionale qui ne soient pas obligatoires. Je pense que cette mesure est souhaitable car un enfant ne peut développer une saine estime de soi quand on lui dit à l'école qu'il parle la mauvaise langue, voire – si sa langue maternelle est proche du français – qu'il ne parle pas français comme il faut.
Quand l'enfant parle à l'école la langue qu'il entend à la maison, on lui dit qu'il ne sait pas parler français ! C'est ce qui arrive à de nombreux Créoles. Forcément, l'enfant qui vit cela se sent un peu seul. Je suis donc très favorable à cette proposition. La République peut s'enorgueillir de reconnaître les langues régionales et de les enseigner à l'école.
Je remercie Steve Chailloux, Frédéric Maillot et leurs collègues du groupe Gauche démocrate et républicaine de nous donner l'occasion d'échanger nos points de vue sur les identités et sur ce que nous avons de commun. Merci à eux de mettre au cœur du débat la question des langues, qui est intimement politique. Il est difficile de m'exprimer après Steve, Frédéric et Paul, dont on ne peut qu'admirer l'engagement personnel et l'expérience quasi charnelle des langues régionales. Cette discussion est ô combien précieuse dans un moment politique où les liens de colonialité en Nouvelle-Calédonie-Kanaky sont sur le devant de la scène. J'ai une pensée particulière pour le peuple...