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Il s'intègre à la discussion que nous avons eue hier soir jusqu'à vingt-trois heures cinquante-huit. J'espérais pouvoir le présenter en profitant de l'élan du moment, mais il était l'heure de lever la séance. Le texte, tel qu'il est rédigé, évoque l'ambition de « préserver [la] dignité » de la personne malade ; j'ai donc essayé de comprendre de quoi il s'agissait. Peut-on perdre sa dignité ? Non, bien sûr que non ! La dignité ne peut jamais se perdre, puisque c'est un droit ancré dans l'humanité de chacun d'entre nous. On ne peut perdre sa dignité ni son humanité. Je trouve donc qu'utiliser ce mot, dans le présent article, n'est pas adapté. Même quelqu'un qui souffre d'une situ...
Avis défavorable. Le terme « image » prête à discussion : on distingue l'image extérieure que les autres perçoivent, et l'image intérieure que l'on se fait de soi-même. Les situations de maltraitance et le sentiment d'humiliation peuvent certes altérer cette perception, mais la commission préfère conserver le terme « dignité », qui a un sens juridique.
Nous l'avons confirmé hier : les soins palliatifs et d'accompagnement permettent « d'offrir une prise en charge globale de la personne malade, accessible sur l'ensemble du territoire national, afin de préserver sa dignité, sa qualité de vie et son bien-être ». Ce sont des notions essentielles, auxquelles il me semblerait utile d'ajouter celle d'autonomie, pour insister sur l'importance de la liberté de choix du patient tout au long de son parcours de soins.
Avis défavorable. L'alinéa 6 de l'article 1er précise que la personne malade bénéficie d'une « prise en charge globale […] sur l'ensemble du territoire national, afin de préserver sa dignité, sa qualité de vie et son bien-être ». La préservation de l'autonomie étant ici induite, il ne paraît pas souhaitable de la mentionner.
Dans le membre de phrase « afin de préserver sa dignité, sa qualité de vie et son bien-être », l'amendement vise à préciser qu'il s'agit du bien-être « physique et psychologique ». Cette modification de bon sens indiquerait que le bien-être physique et psychologique est un prérequis pour la qualité de vie et la dignité.
Un projet de loi sur la fin de vie ne peut pas prévoir cyniquement le droit à mourir pour les Français s'il ne leur donne pas les moyens de vivre leur infirmité ou leur maladie dans la dignité et dans l'apaisement. Nous ne pouvons pas partager l'esprit qui consiste à vouloir accélérer la fin de vie si l'on n'a pas tout fait au préalable pour permettre au malade de vivre sa vie jusqu'à son terme et sans souffrance. Qu'une personne malade en état de grande souffrance souhaite mettre un terme au mal qui la tourmente, c'est humain et légitime. Toutefois, quand ce désir est le fruit d'une i...
La dignité de la personne est intrinsèque à sa nature d'être humain. Notre amendement tend à prendre en considération « la dignité des soignants ». La dignité de leur métier consiste à prodiguer des soins, exclusivement des soins. Il s'agit de reconnaître leur rôle, leur métier, leur vocation. Après toutes les difficultés qu'ils ont affrontées, notamment pendant la période du covid, et toutes celles qu'ils...
Avis défavorable. Il ne faut pas mélanger la dignité d'une personne au travail avec les conditions de travail. Il est nécessaire de se pencher sur celles-ci, qui soulèvent des questions de sécurité et de confort personnel, qui ne doivent pas être confondues avec la dignité.
Ce que je trouve intéressant, à l'occasion de l'amendement de M. Bentz sur la dignité des soignants, c'est la question qui nous est posée sur le rôle de ces derniers, et sur le contrat de confiance qui peut exister entre eux et les patients. Dans la manière de considérer la personne malade, selon une approche globale et en respectant sa dignité, se pose la question du sens et de la considération portée aux soignants. Pour eux, cela fait sens. La manière dont nous légiférerons peut...
Je soutiens également l'amendement présenté par M. Bentz. Comme vous le savez, une grande partie des soignants ont besoin de cette reconnaissance. Ainsi, à Châteauneuf-sur-Charente, la grande majorité des soignants de l'unité de soins palliatifs ont beaucoup de mal à accepter d'aller dans le sens de votre projet de loi. Mentionner leur dignité, car il s'agit bien de dignité, serait un moyen de reconnaître le travail extraordinaire qu'ils accomplissent. On les a applaudis pendant des mois, puis, tout à coup, ils n'existent plus.
Nous sommes tous d'accord pour reconnaître qu'il y a une symétrie des attentions, et que, pour que le patient soit respecté, il faut aussi que le professionnel de santé se sente reconnu. La question est de savoir s'il est opportun de mentionner « la dignité des soignants » à l'article 1, à l'alinéa 7, après la mention du « respect de la volonté de la personne ». Il faut revenir au texte du projet de loi afin d'avancer. Si on veut parler de la reconnaissance des soignants, il faut aussi débattre de leur place dans le parcours de soins, de leurs conditions de travail, de leur rémunération. Avançons, sinon, on se fait plaisir…
L'exposé sommaire de l'amendement n° 3118 montre que, selon vous, le soignant qui pratiquerait l'aide à mourir n'aurait pas de dignité.
C'est bien ce que je lis dans l'exposé sommaire. Vous parliez il y a un instant de la reconnaissance des soignants et de leur métier. Apporter une réponse au patient, c'est donner sens à ce métier. Le soignant qui ne souhaiterait pas aller plus loin, c'est-à-dire aller vers l'aide à mourir, fera valoir la clause de conscience. Il conservera donc ce que vous estimez être sa dignité si on s'en tient à votre exposé sommaire. Cela ne posera aucun problème dans son travail. La clause de conscience protégera les soignants…
Revenant sur le débat sur la dignité, je tiens à vous interroger, vous, madame la ministre, mais aussi nous collectivement, sur la façon dont le projet de loi est reçu par les médecins en soins palliatifs. Il est vécu par ceux que j'ai pu entendre comme une réelle souffrance et un manque de reconnaissance, car ce texte percute le sens de leur métier et de leur engagement. Ils se demandent si leur métier aura encore du sens à l'aveni...
Reconnaître la dignité des soignants, c'est avant tout leur donner les moyens de travailler dans des conditions décentes.
...ins palliatifs dans les départements me sont parvenus : « Enfin ! On attendait cela depuis tellement longtemps ! Nous n'étions donc pas dignes – ce sont les mots employés – de bénéficier de soins palliatifs fixes en Eure-et-Loir ? » Voilà une lacune que nous allons combler. Croyez bien que c'est un message très fort que nous avons envoyé. Dans l'exposé sommaire de l'amendement figure le terme de dignité. Je rebondis sur la clause de conscience spécifique que vient d'évoquer Patrick Hetzel. La clause de conscience des médecins existe, mais peut-être trouverons-nous un chemin à parcourir ensemble, monsieur Hetzel. Ce chemin pourrait être tracé sur le fondement de ce que propose Geneviève Darrieussecq avec beaucoup de conviction. Tout comme des hommes et des femmes acceptent de pratiquer la sédatio...
Les droits des malades ne sont pas à mettre en regard de la dignité des soignants : ce sont deux sujets différents. La dignité des soignants, particulièrement dans l'hôpital public, est largement touchée par les conditions dégradées d'exercice et le manque de soignants et de personnel en général. Nos amendements tendent à ouvrir le droit aux soins palliatifs à l'ensemble des personnes, de telle sorte qu'ils ne leur coûtent rien et que, quelles que soient leurs s...
...anière chronique depuis vingt ou trente ans, avec les effets que nous connaissons. Reprenons la définition très claire figurant à l'article L. 1110-10 du code de la santé publique : « Les soins palliatifs sont des soins actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage. » Or vous venez d'affirmer que ce n'était pas le cas. De même, selon la définition de l'OMS, les soins palliatifs « sont une approche pour améliorer la qualité de vie des patients […] et de leur famille ». La façon dont vous redéfinissez les choses pose donc une réelle difficulté ; il faut plus de clarté pour comprendre ce qu'on est en train de c...
La définition des soins palliatifs qui figure à l'article L. 1110-10 du code de la santé publique est en effet très complète : « Les soins palliatifs sont des soins actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domicile. Ils visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité de la personne malade et à soutenir son entourage. » De même, l'instruction ministérielle du 21 juin 2023, à laquelle M. Dharréville a également fait référence et qui reprend la définition de l'OMS, précise que les « soins palliatifs sont une approche pour améliorer la qualité de vie des personnes malades, adultes et enfants, et de leurs proches, notamment confrontés aux conséquences d'une maladi...
Madame la ministre, vous avez tenu dans Le Figaro les propos suivants, auxquels je souscris : « Un texte qui parle de vie et de mort requiert humilité et réflexion. » L'humilité exige de s'extraire d'une logique binaire et manichéenne : le bien contre le mal, la liberté contre l'indignité, le progressisme contre le conservatisme. Des collègues trouvent que certains débats manquent de hauteur ; permettez-moi de leur demander de ne pas les amorcer sur ce ton-là. Ce n'est pas qu'un débat sémantique : nous cherchons à approcher au plus près de la vérité des termes et de ce qu'ils recouvrent. Quant à la réflexion, madame la ministre, elle implique que les termes du débat soient clairs...