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Nous sommes d'accord : il faut protéger la souveraineté populaire. Mais comme ce texte ne le fait pas, nous proposons de le rejeter. En vérité, il n'est pas seulement vide et inefficace : il est dangereux, car il prend prétexte de la lutte contre les ingérences étrangères pour réduire encore l'espace des libertés publiques. Sur un sujet aussi grave et important, on aurait attendu un texte d'ampleur, avec un exposé des motifs dense, une véritable doctrine soutenant une approche nouvelle face à un problème certes ancien, mais dont on peut à la rigueur soutenir qu'il prend des formes particulières à l'ère de l'intelligence artificielle, des réseaux socia...
...un espionnage numérique de masse de la population française. Année après année, la liste des cas dans lesquels il est possible de recourir à des techniques spécialement intrusives et attentatoires aux libertés ne cesse de s'allonger. Ce qui devait n'être qu'une exception, autorisée dans le seul cadre de la lutte antiterroriste, continuera à se banaliser : étendues par ce texte à la lutte contre l'ingérence, ces mesures le seront sans doute, dans quelque temps, à la lutte contre le crime organisé et, de proche en proche, nous finirons tous par être traités comme des terroristes en puissance, privés de nos droits fondamentaux. Pour dissimuler votre pente liberticide, vous avez donc choisi une méthode qui vous dispense de présenter l'avis du Conseil d'État. Venant de vous, cela n'a plus rien de surpr...
Comme si la représentation officielle des intérêts d'un État n'existait pas déjà – ça s'appelle la diplomatie ! Comme si les agents de l'ingérence d'une puissance étrangère, quelle qu'elle soit, allaient reculer à l'idée de violer la loi en ne s'inscrivant pas dans ce registre ! C'est grotesque. Je vous l'ai dit en première lecture et le répète : imaginez-vous un journaliste corrompu qui, se frappant le front en bondissant, se ruerait à la HATVP pour déclarer ses liens d'intérêts avec le Qatar ? Imaginez-vous un agent secret russe qui, pri...
En réalité, mille et un exemples prouvent que vous vous souciez de notre souveraineté comme d'une guigne. Pour n'en citer qu'un, vous invitez le président ukrainien à s'exprimer dans notre hémicycle, tout juste deux jours avant la tenue des élections européennes. Il y a manifestement, dans votre esprit, la bonne influence d'un côté, la mauvaise ingérence de l'autre. Cette loi est inutile : les manifestations nouvelles de l'ingérence, les tentatives de manipulation du débat public ne seront pas traitées par ce texte. Celui-ci n'empêchera pas, par exemple, les inscriptions sur les murs qui hystérisent le débat public. Mieux vaudrait faire respecter la déontologie journalistique par les chaînes d'information ! Surtout, la plupart des grands aspects...
Pourquoi ne pas lui faire connaître le même sort qu'à Sputnik et à RT ? Des contrats d'armement pharaoniques ont été conclus avec des despotes, en échange de pétrole ou d'une Légion d'honneur, comme pour le maréchal al-Sissi. Vous me répondrez qu'il ne s'agit pas d'ingérence : c'est tout à fait souverainement que le Gouvernement et le Président de la République choisissent d'avaler des couleuvres et décident de ne rien faire pour nous sortir de la dépendance aux énergies fossiles. Organisée par Emmanuel Macron sous la pression du Department of justice des États-Unis, la vente d'Alstom était-elle une simple faute ou un cas d'ingérence ? Votre texte n'y réfléch...
La présente proposition de loi prétend lutter contre les ingérences étrangères. La cause semble noble et consensuelle. Si l'on s'en tenait au titre, il serait difficile de s'y opposer. Mais c'est un texte scélérat car, au prétexte de la lutte contre les ingérences étrangères, il vise à aggraver la surveillance généralisée et la destruction méthodique des libertés publiques et individuelles. Vous prétendez tirer les conséquences des travaux de la commission d'en...
...te encore le rapport de la délégation parlementaire au renseignement : « On a longtemps pensé que des conflits millénaires seraient solubles dans l'économie de marché. Or la réponse est négative […]. » C'est vrai, et l'histoire politique, économique et sociale des deux derniers siècles aurait pu vous éclairer depuis longtemps. Alors, personne ne nie qu'il existe des tentatives d'influence voire d'ingérence commises par des régimes autoritaires. La Russie et la Chine sont particulièrement concernées par les tentatives d'ordre divers : rumeurs, espionnage économique, tentative d'influence électorale, etc. Ces faits sont graves. Personne ne conteste qu'il faille s'en protéger…
…mais ces régimes sont malheureusement loin d'en avoir l'exclusivité. J'observe avec une consternation constante l'ingénuité dont les autorités françaises font preuve à l'égard des États-Unis. Ce pays, pourtant ami et allié, n'est pas en reste en matière d'ingérence : il a espionné un Président de la République française et agi dans le but de piller nos fleurons industriels.
Les États-Unis défendent leurs intérêts et d'une certaine manière, ils ont raison. Vous les laissez faire, alors pourquoi se gêneraient-ils ? Ces faits ont été rendus publics et sont incontestables. Alors, va-t-on nier qu'un pays qui est manifestement une démocratie occidentale, un allié, un ami, s'est rendu coupable d'ingérence sur notre territoire contre nos intérêts nationaux ? L'extraterritorialité du droit états-unien constitue, en soi, une ingérence sur notre territoire. Ainsi, des données numériques françaises stockées en France par des entreprises états-uniennes sont soumises au Cloud Act, ce qui permet aux services de renseignement états-uniens d'y avoir accès. C'est inacceptable et vous ne faites rien ! Pire, c...
...le domaine des microconnecteurs pour cartes à puce, a été rachetée par un groupe chinois et pourrait être reprise par un groupe états-unien. De même, le groupe Latecoere, sous-traitant dans l'aéronautique et la défense, a été racheté par des investisseurs états-uniens qui veulent désormais délocaliser des usines arrosées d'argent public lors de leur installation. Vous prétendez lutter contre les ingérences étrangères, mais vous persistez à signer des accords de libre-échange : Vietnam, Mexique, Japon, Canada…
La liste est sans fin. Ces accords sont la porte ouverte à toutes les ingérences économiques. Vous jetez en pâture la réglementation sociale et environnementale française aux entreprises étrangères, qui peuvent attaquer la France devant des tribunaux d'arbitrage dépourvus de toute légitimité. Voilà de l'ingérence économique !
Vous ne savez pas comment faire pour lutter contre les ingérences étrangères en matière économique ?
... industrielles en fonction des besoins de la nation ; planifier la transition écologique ; mener une politique industrielle en mobilisant les outils de l'État ; appliquer un protectionnisme écologique et solidaire ; sortir de la croyance inepte que la main invisible du marché réglera tous les problèmes ; abandonner le dogme de la concurrence libre et non faussée. Voilà comment mettre un terme aux ingérences économiques étrangères ! Mais ce texte n'aborde évidemment pas ces sujets…
… pas plus qu'il n'aborde les ingérences numériques, alors même que les attaques contre la France se multiplient. Dès 2018, mon rapport d'information sur la cyberdéfense vous alertait. Qu'avez-vous fait depuis ? Rien !
...lement, nous avons des propositions : développer un cloud souverain pour éviter de dépendre des solutions étrangères et notamment états-uniennes ; renforcer l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) et son réseau régional ; créer une filière cyber pour former les ingénieurs et techniciens, femmes et hommes, dont nous avons besoin. Voilà donc des domaines essentiels de l'ingérence étrangère en France que votre texte n'aborde pas. Vous prétendez lutter contre les ingérences étrangères mais vous ne les définissez même pas. Votre proposition de loi est donc totalement floue, donc inefficace et surtout dangereuse pour les libertés publiques et individuelles. La mécanique liberticide est bien rodée. Aujourd'hui, les techniques de renseignement algorithmiques sont autorisées po...
...ibertés publiques. À chaque fois, des objectifs louables étaient mis en avant. Généralisation des caméras de surveillance, utilisation de drones avec transmission de données en temps réel, usage de surveillance automatisée : les résultats prévus ne sont pas au rendez-vous. La perte de liberté et de droit à la vie privée, elle, est parfaitement avérée et définitive. Pour lutter contre les formes d'ingérence étrangère, nous avons besoin de cerveaux, pas de robots !
...plus vraisemblablement, anticipez-vous que le bilan conclura à l'inefficacité de ces techniques. Comme vous l'avez dit vous-même, monsieur le président Houlié, elles ont été peu utilisées par les services de renseignement, et pourtant vous vous précipitez pour les élargir à d'autres domaines. Ce texte, de pur affichage, est donc prématuré et de circonstance. Vous instrumentalisez la question des ingérences étrangères pour des questions électorales, alors qu'il faudrait réellement lutter contre elles. Les autres aspects de votre proposition de loi, sans être dangereux, seront au mieux inefficaces. Créer un registre contrôlé par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) de représentants d'intérêts agissant pour le compte d'un mandant étranger ? Il peut permettre d'identifier ...
Or une étude d'impact serait bien le minimum quand il s'agit d'une telle atteinte aux libertés publiques. Finalement, ce qui était flou ne l'est plus ; ce qui paraît accidentel est en fait délibéré. En conséquence, vous réalisez l'exploit de nous proposer un texte qui n'apporte pas grand-chose à la lutte contre les ingérences étrangères. En revanche, une fois de plus, vous vous attaquez aux libertés publiques, au droit à la vie privée et au pouvoir judiciaire. Vous détruisez méthodiquement l'État de droit et les principes républicains. Votre texte est naïf, inutile et surtout dangereux pour les libertés publiques.
... matière de cyberattaques, et les mesures prises dans ce domaine ; notre travail, là encore, lors de l'examen de la future loi du 1er