Interventions sur "histoire"

12 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabrina Sebaihi :

Certains aimeraient penser que l'histoire de France est un bloc au sein duquel il ne faut rien regretter, rien réexaminer. Curieuse conception que de la figer dans un roman qui ne fait rien ressentir de la vitalité de notre pays, de Cluny à Rocroi, de Verdun à Bir Hakeim. Cette conception de l'histoire a laissé des traces. Il suffit de traverser la Seine pour trouver, au Louvre, une statue du général Bugeaud, qui massacrait juifs et musu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSoumya Bourouaha :

...ne ; elle est gratuite, délibérée, autorisée. Elle restera impunie. Durant des décennies, les autorités françaises ont cherché à dissimuler cet épisode de la guerre d'Algérie, que nous pouvons légitimement qualifier de massacre. Oui, ce jour-là, notre République a failli. Plus de soixante années après les faits, la présente proposition de résolution permet de reconnaître enfin cet événement de l'histoire française qui nous fait honte. Je remercie Sabrina Sebaihi pour son initiative, qui s'inscrit dans la continuité de la proposition de résolution présentée en octobre 2012 par la sénatrice communiste Nicole Borvo Cohen-Seat, appelant le Sénat à « la reconnaissance de la répression d'une manifestation à Paris le 17 octobre 1961 ». Sans reconnaissance, cette blessure commune à nos deux peuples reste...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulie Delpech :

... ont refusé l'oubli. Il aura fallu du courage politique, aussi, en particulier celui de notre ancien collègue Philippe Guillemard. Sa détermination pour que cette proposition de résolution ne soit pas oubliée mérite d'être saluée. Son engagement, qui l'a conduit à vérifier l'accessibilité des archives aux côtés de la députée Sebaihi, témoigne de la volonté du groupe Renaissance de faire face à l'histoire de la France, même dans ses pages les plus sombres. Cette initiative s'inscrit dans le sillage des actions audacieuses de réconciliation engagées par le Président de la République. Le 16 octobre 2021, dans une démarche sans précédent sous la Ve République, le Président s'est rendu au pont de Bezons pour une cérémonie de commémoration, reconnaissant sans...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrank Giletti :

...cette tribune, c'est avant tout à mes parents que je pense : un homme et une femme qui, comme des millions d'autres, ont subi cette guerre meurtrière que ni la France ni l'Algérie ne pourront jamais oublier. C'est le propre de la guerre, que de ne jamais pouvoir se défaire de son souvenir ; nous pouvons, au mieux, l'accepter et choisir de tourner la page sanglante qui a marqué pour toujours notre histoire. Pour atteindre cette résilience, encore faudrait-il cesser de remuer la douleur du passé. Or comment pourrions-nous y parvenir si, continuellement, de la gauche jusqu'au centre de cet hémicycle, nous ne cessons d'alterner entre accusations unilatérales et repentance à outrance ? Comment pourrions-nous réconcilier nos deux pays si certains, parmi nous, continuent d'être guidés non pas seulement ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Turquois :

Aucun mot n'est bien sûr assez fort ni assez significatif pour désigner le 17 octobre 1961. Si pour beaucoup d'entre nous, il s'agit d'un chapitre de notre histoire commune avec l'Algérie, pour beaucoup de nos compatriotes et de nos amis algériens, il s'agit d'un souvenir dans une mémoire vive, d'une date sanglante qui nous lie dans la violence. On ne peut juger, comprendre et dénoncer un événement historique, sans tenir compte du contexte : celui d'une guerre qui, pendant bien trop longtemps, n'a pas voulu dire son nom, et qui a fait des victimes militaire...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLise Magnier :

.... Des centaines de personnes sont fouillées, insultées, matraquées, raflées, photographiées et fichées comme terroristes, parquées pendant une semaine, et des dizaines de victimes sont entassées ou jetées dans la Seine. Depuis six décennies, des témoins, des militants et des historiens ont cherché à faire la lumière sur ce drame, qui n'est pas un événement comme les autres : il ne s'agit pas de l'histoire des seuls Algériens de France, mais bien de l'histoire de France. La question du bilan de cette tragique nuit de haine n'est toujours pas tranchée. Dans les jours suivant l'événement, les autorités admettent officiellement sept morts et quarante blessés, mais ce bilan s'alourdit au fil des enquêtes et des rapports remis au Gouvernement : le décompte est porté à trente-deux victimes en 1998, puis...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFatiha Keloua Hachi :

Fatima Bedar avait quinze ans. Son visage – celui d'une jeune fille sans histoire, aux joues rosées et aux deux longues tresses brunes –, représenté sur une fresque à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, m'a longtemps hantée – elle est morte noyée dans la Seine parce qu'elle était Algérienne. Resté trop longtemps oublié, il doit désormais être connu de tous. Comme Fatima, plusieurs centaines d'Algériennes et d'Algériens périrent, assassinés, durant cette nuit sombre d'octobre ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFatiha Keloua Hachi :

Au total, quelque 12 000 Français musulmans d'Algérie sont raflés, parqués, tabassés, et, pour les moins chanceux d'entre eux, noyés dans les eaux froides de la Seine. L'histoire du 17 octobre 1961 est donc celle d'un crime d'État – d'un crime colonial –, et non celle de débordements policiers individuels, ni même d'une action autonome de la préfecture de police. Elle est aussi celle d'un mensonge d'État, d'une dissimulation politique et médiatique, d'un effacement judiciaire et du travail empêché des historiens. Dès le lendemain du massacre, le contre-récit officiel s'or...