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La représentation nationale peut enfin échanger avec le Gouvernement sur la stratégie africaine de la France et j'en suis heureuse. Nous avons beaucoup à apporter à ce débat. Nous l'avons démontré encore récemment avec mon collègue Bruno Fuchs lors de la présentation du rapport d'information sur les relations entre la France et l'Afrique. Ce document a été bien accueilli et va nourrir de nombreuses réflexions au sein de la commission des affaires étrangères. Je regrette d'ailleurs que le groupe Renaissance soit le seul à s'être abstenu lors du vote sur la publication de ce rapport.
Tous les autres groupes l'ont soutenue parce qu'ils ont compris que ce travail dressait un état des lieux sincère et objectif sur les causes de notre perte d'influence. Dans ce rapport, nous montrons que les erreurs de la France remontent à bien avant 2017. Il y a eu des comportements mal perçus et des attitudes vexatoires. Nous avons aussi affaibli ce qui fonctionnait bien dans notre relation avec les pays d'Afrique : notre réseau culturel et éducatif, nos coopérations, les moyens de nos ambassades. Mais ce rapport parle aussi de nos réussites. Bien sûr, il y en a, et nous les saluons sans arrière-pensées, à l'image de l'ouverture vers l'autre Afrique, lusophone et anglophone, qu'il faut poursuivre et amplifier. Nous pointons également les sujets de tension, comme la réforme des vis...
...anciens, forts et en constante évolution. Nous devons sans cesse les adapter à l'évolution des besoins exprimés par les pays africains et, certainement, mieux les valoriser. Je mettrai l'accent sur la stratégie de défense de notre pays et sur notre souhait de nouer de nouveaux partenariats militaires avec les pays africains. Depuis 2017, la France a adopté une nouvelle grille de lecture pour ses relations avec l'Afrique. Elle souhaite inscrire de manière pérenne des rapports de réciprocité, harmonieux et responsables. Alors que l'influence de certaines puissances étrangères se fait de plus en plus prégnante, nous devons adopter une posture équilibrée et bâtir un nouveau modèle de partenariat militaire, ce qui implique de modifier la manière dont nous sommes présents sur place, d'exprimer claireme...
« La nouvelle donne africaine » : ainsi aurions-nous pu qualifier le débat qui nous rassemble aujourd'hui. Militairement, politiquement, économiquement, une page historique de la relation de la France à l'Afrique semble s'être définitivement tournée. Le coup d'État au Niger de juillet dernier et le retrait forcé de nos forces armées nous obligent à traduire en actes le débat récurrent de la reconfiguration de nos relations. En 2013, la France lançait l'opération Serval. François Hollande était acclamé et accueilli en libérateur au Mali. Dix ans plus tard, la présence française au...
...à ces pays, dans le respect de leurs particularismes – vous l'avez dit, madame la ministre – et en admettant que les enjeux qui nous sont propres, ainsi que les objectifs et les priorités qui sont les nôtres, ne sont pas nécessairement les mêmes que les leurs. À cet égard, les partenariats que nous nouerons avec eux ne pourront faire fi de la façon dont ces États envisagent structurellement leurs relations avec les autres forces régionales et internationales, y compris celles avec lesquelles nous sommes en compétition. Nous devrons ensuite prendre garde à ne pas surestimer les stratégies de désinformation développées par certaines puissances étrangères – sans les sous-estimer non plus, d'ailleurs. Elles sont certes avérées, mais aucun des chercheurs que nous avons auditionnés ne confirme l'existe...
...enariats devra donc répondre à un certain nombre de défis : la cohérence, car pratiquer la realpolitik ne doit pas nous empêcher de soutenir, en Afrique comme ailleurs, les valeurs que nous prônons en Europe ; le respect des particularismes, pour ne pas reproduire les erreurs du passé ; et l'ouverture sur le monde, car nous devons nous appuyer sur la francophonie pour restaurer notre image et nos relations. Ne disposant que d'un temps de parole de dix minutes, j'ai dû faire des choix et je n'ai donc pas abordé de manière approfondie tous les enjeux que recouvrent nos relations avec le continent africain.
« Si tu veux aller vite, marche seul, mais si tu veux aller loin, marchons ensemble. » : cette phrase définit l'esprit de notre ambition pour le continent africain. Pour la concrétiser et pour débattre de nos relations avec les pays d'Afrique, nous devons garder en mémoire deux vérités essentielles. D'abord, ces relations ne peuvent reposer sur des caricatures. Ensuite, les réponses aux défis du XXI
...la lignée de plusieurs textes adoptés sous la précédente législature, une loi-cadre relative à la restitution d'œuvres d'art aux pays africains qui le demandent sera présentée prochainement. Cette déclaration du Gouvernement relative aux partenariats renouvelés entre la France et les pays africains n'est pas un hasard : les parlementaires que nous sommes avons un rôle à jouer dans cette nouvelle relation avec les pays africains. Au-delà des groupes d'amitié auxquels nous sommes nombreux à participer, la création d'un groupe de travail consacré à l'Afrique, sous l'égide des commissions de la défense et des affaires étrangères, ainsi que les réceptions de délégations africaines, font partie de la diplomatie parlementaire, très grandement appréciée par nos partenaires ; ces initiatives nous apprenne...
Je me réjouis que nous débattions aujourd'hui de la refonte des relations franco-africaines, ou, plus précisément, du renouvellement des partenariats passés par la France avec les pays africains, comme l'indique le titre du débat – évoquer la relation entre notre pays et un continent qui représente 20 % de la surface terrestre et de la population mondiale n'aurait évidemment pas de sens. J'en profite pour saluer les membres de la délégation mauritanienne, que j'ai le...
...que comme un partenaire véritable. Une telle perception nourrit les procès instruits, à tort ou à raison, contre une supposée Françafrique – ainsi que l'aurait ironiquement qualifiée l'ancien ministre français et président ivoirien Félix Houphouët-Boigny. Cette période est certes clairement révolue, mais ses relents toxiques, qui n'ont pas totalement disparu, n'en finissent plus d'empoisonner nos relations. La politique africaine de la France – pour reprendre une expression aussi malheureuse que datée – a été, sous la présidence d'Emmanuel Macron, marquée par une dissonance entre les paroles et les actes. Elle s'est heurtée aux écueils du « en même temps » cher au Président de la République, qui se prête si mal à la géopolitique et aux relations internationales. Six ans après le discours de Ouag...
Pour les députés communistes et ultramarins du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, intervenir sur les relations entre la France et les États d'Afrique est un exercice sans cesse répété. Les partenariats que vous appelez de vos vœux ne seront jamais renouvelés tant que vous n'aurez pas changé radicalement de logiciel. Car, faut-il vous le rappeler, les États d'Afrique sont formellement indépendants et différents. Nombre d'entre eux recherchent une seconde indépendance dans leur souveraineté politique, écon...
...ritique pas le troisième mandat illégal du président ivoirien Ouattara, mais condamne le troisième mandat illégal du président guinéen Condé, démontre l'arbitraire de notre diplomatie. Que le président Macron se rende en personne au Tchad, en 2021, pour adouber le fils du président Déby après la mort de son père, au mépris de la constitution tchadienne, n'est pas digne de la France non plus. Les relations à géométrie variable de la France avec certains dirigeants des pays d'Afrique constituent l'une des raisons principales du rejet de notre pays en Afrique et ailleurs. Mais qu'on ne s'y trompe pas : il ne s'agit pas que de la France ; l'Afrique est l'une des zones de fracture entre le monde occidental et de nombreux autres États. Le dossier israélo-palestinien est aussi un sujet qui concerne l'Af...
L'Afrique est un continent capital pour notre pays, humainement, historiquement, stratégiquement, économiquement, culturellement et intimement. Nos relations avec l'Afrique sont profondes, riches et complexes, parfois conflictuelles et douloureuses, mais toujours interdépendantes et intenses. Aussi, se pencher sur ce sujet n'est jamais superflu et le débat qui se tient aujourd'hui est nécessaire. Je veux saluer, à cet égard, la qualité du rapport d'information de nos collègues Tabarot et Fuchs sur la politique française en Afrique, un rapport qui fer...
...t une attente importante des Africains : le partenariat avec la France est, pour eux, un point d'entrée dans l'Europe. J'ajoute que le fait qu'il n'existe plus aucune chasse gardée de la France en Afrique est bon pour nous comme pour les Africains. Cela oblige nos entrepreneurs à proposer des projets d'excellence. Lorsque nous savons nous montrer attentifs à l'autre et soucieux de construire des relations durables, le savoir-faire français est bien accueilli en Afrique, car nous avons la langue française et une histoire commune en partage. De Digital Africa à Choose Africa et bientôt Choose Africa 2,…
...es projets à taille humaine, relatifs aux biens de première nécessité : agriculture, équipement urbain, éducation, formation. Le Président de la République l'a clairement dit dans son discours du 27 février : toutes les forces de la société française – les entreprises comme les universités et les collectivités territoriales – doivent être embarquées dans une diplomatie partenariale. Cette mise en relation concrète de sociétés représente un apport majeur ; il y a quatre ans, à la demande du premier ministre de l'époque, Édouard Philippe, j'avais remis au Gouvernement un rapport sur la coopération décentralisée, c'est-à-dire sur les échanges entre territoires français et africains – réseaux professionnels, associations, société civile. Il y a là un terreau considérable que certains postes diplomatiq...
...hensible, les Africains se tournent vers les puissances qui paraissent le plus en mesure de leur apporter les soutiens dont ils ont besoin. Néanmoins, notre pays dispose sur le continent d'un capital d'histoire et de langue partagées, dont j'ai la conviction qu'il nous permet toujours de nous inscrire dans le temps long de l'Afrique et de ne pas désespérer. J'entends donc proposer ma vision d'une relation entre la France et l'Afrique, qui récuse les repentances infondées et les nostalgies d'antan. Avec la même conviction, je récuse l'inscription de la relation franco-africaine dans un cadre multilatéral désincarné qui impose au continent des modèles politiques, économiques et même anthropologiques qui ne tiennent pas compte de son génie propre. Comme je l'ai dit à cette même tribune il y a tout j...
Or, pour comprendre les enjeux et être compréhensibles pour nos partenaires – bref, pour mener une politique étrangère digne de ce nom –, nous avons besoin d'experts. Cela nécessite de renforcer la formation aux relations bilatérales des diplomates, des agents de renseignement et des militaires, et non de procéder à une absurde réforme du corps diplomatique. Je note d'ailleurs que la question des moyens humains est assez longuement évoquée dans le rapport de nos collègues Fuchs et Tabarot. Aujourd'hui peut-être même plus qu'hier, les enjeux communs que j'évoquais à l'instant et les sujets sur lesquels les intérê...
...ectifs logiques, des politiques publiques cohérentes et des moyens adaptés. La politique africaine de la France doit redevenir une réalité ; c'est ainsi que nous disposerons d'un réel instrument de solidarité internationale, mais aussi de rayonnement et de sécurité, au bénéfice partagé de l'Afrique, de notre pays et d'une histoire commune. Après six ans de macronisme et une telle dégradation des relations entre la France et les nations et les peuples africains, je n'ai pas un mot à enlever aux propos que j'ai adressés aux Africains : « Travaillons ensemble, dans le respect et la confiance, à la construction d'un futur qui verra nos peuples vivre dignement chez eux, tout en s'ouvrant d'autant mieux les uns aux autres qu'ils sauront qui ils sont, d'où ils viennent et où ils vont. »
L'exécutif a enfin consenti à inscrire à l'ordre du jour de notre assemblée un débat sur les relations entre la France et les pays africains. Hasard du calendrier, un rapport bienvenu de nos collègues Fuchs et Tabarot sur ce sujet crucial a été rendu public la semaine dernière, malgré l'abstention de nos collègues du groupe Renaissance. Quiconque est de bonne foi ne peut désormais plus douter de l'existence d'une grave crise des relations entre la France et de nombreux pays africains, notamment ...
Ce déficit démocratique n'est pas un détail : il est au cœur du désastre. Pour qu'enfin on nous accorde ce temps de débat, sans vote, il aura fallu un affaiblissement sans précédent – certains diraient un effondrement – de nos relations en Afrique. La stratégie, ou plutôt l'absence de stratégie de la France en Afrique depuis des années, est d'abord le résultat de décisions et de non-décisions prises dans l'entre-soi élyséen. Il y a eu une suite de choix erronés, de fautes, d'aveuglements. Comment pouvait-on croire, par exemple, que la militarisation quasi exclusive de nos relations avec le Sahel mènerait ailleurs que dans le m...