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... française n'a jamais été imposée. Nous sommes présents, dans les pays qui le souhaitent, sur la base de partenariats renforcés. En effet, ceux-ci doivent être rénovés, car nous sommes dans une compétition acharnée face à des concurrents qui n'ont pas toujours les mêmes valeurs que nous. Comme vient de le confirmer M. le ministre, le ministère des armées travaille à identifier les attentes de nos partenaires. C'est une démarche clé pour adapter notre catalogue. Elle doit se doubler d'une vraie réflexion sur l'offre de notre base industrielle et technologique de défense (BITD) face à la concurrence de matériel bon marché, par exemple venu de Turquie. J'espère que nous pourrons en reparler bientôt, car c'est un élément majeur de notre présence sur le continent africain. Je pourrais évoquer bien d'aut...
Les Africains eux-mêmes nous ont dit ne pas comprendre pourquoi nos propres médias ne parlent pas mieux de notre pays. J'en appelle à leur responsabilité. Ils doivent s'attacher à valoriser les actions de la France, parce qu'ils sont essentiels à notre image. Nous portons la vision d'une diplomatie d'influence assumée, regroupant l'ensemble des acteurs autour des intérêts de la France et de nos partenaires. Cette vision rejoint en partie celle du chef de l'État. Mais, encore une fois, des paroles aux actes, le chemin est long. La commission des affaires étrangères va poursuivre ses travaux et la commission de la défense vient de lancer un cycle d'auditions sur l'Afrique. Le groupe Les Républicains est déterminé à travailler à cette refondation. Une fenêtre d'opportunité unique s'ouvre pour constru...
...urité, fourniture d'armes… Ce constat indique que nous devons évoluer dans notre manière de communiquer sur nos actions et sur les dispositifs que nous déployons. Il faut apporter de la cohérence, de la lisibilité et de la compréhension aux yeux des populations. Nous devons être à l'initiative, pas seulement en position défensive. Dans ce changement de paradigme, la France doit s'appuyer sur ses partenaires fiables. C'est le cas notamment de la Mauritanie, du Sénégal, du Bénin et de la Côte d'Ivoire – vous les avez cités, monsieur le ministre. Nos relations avec la Mauritanie sont stables dans de nombreux domaines et semblent même s'approfondir : la coopération est importante en matière de sécurité et de défense dans le but de renforcer l'expertise mauritanienne dans la lutte contre le terrorisme e...
...saire. Nous leur en serons à jamais reconnaissants. Mais les groupes djihadistes sont des acteurs politiques à part entière et la première étape pour les vaincre et établir notre stratégie sera de les considérer comme tels. Si nous voulons reconnaître nos erreurs, nous devons aussi cesser de regarder l'Afrique comme un tout indifférencié. Considérer les États qui la composent comme de véritables partenaires : voilà ce que devra être notre feuille de route. Ainsi, et quelle que soit la nature de nos futurs partenariats, nous devrons apporter toute la considération qu'ils méritent à ces pays, dans le respect de leurs particularismes – vous l'avez dit, madame la ministre – et en admettant que les enjeux qui nous sont propres, ainsi que les objectifs et les priorités qui sont les nôtres, ne sont pas né...
...ue conjuguer vision sécuritaire et aide au développement, imposée par les Français ou par les Européens, pour s'investir dans la coopération économique et culturelle en encourageant des projets favorables à la prospérité du continent. La politique étrangère de la France en Afrique doit mettre fin à la logique de l'évidence et se donner pour but d'avancer ensemble, main dans la main, en véritables partenaires. Nous disposons pour ce faire de nombreux atouts qu'il nous faut faire valoir. Il nous faut construire une nouvelle relation équilibrée, réciproque et responsable avec les pays africains. Les domaines dans lesquels la coopération entre la France et les pays africains peut être renforcée sont nombreux : ils concernent la santé, la culture, le sport ou l'entrepreneuriat. Les États africains sont ...
...n rôle à jouer dans cette nouvelle relation avec les pays africains. Au-delà des groupes d'amitié auxquels nous sommes nombreux à participer, la création d'un groupe de travail consacré à l'Afrique, sous l'égide des commissions de la défense et des affaires étrangères, ainsi que les réceptions de délégations africaines, font partie de la diplomatie parlementaire, très grandement appréciée par nos partenaires ; ces initiatives nous apprennent mutuellement beaucoup. Enfin, ces défis communs ne se limitent pas aux relations franco-africaines : ils concernent l'ensemble des pays européens. Que ce soit par des accords politiques ou par une révision de la logique d'aide au développement, telle qu'annoncée par le Président de République, nous devons, plutôt que d'agir seuls, nous appuyer les uns sur les a...
...ent collaborative et partenariale, c'est-à-dire, en premier lieu, respectueuse de la souveraineté et de l'autonomie des nations africaines. La France, du fait de sa longue présence coloniale et à travers ses multiples interventions – qu'elles soient militaires ou économiques –, est encore trop souvent perçue comme une force extérieure, agissant exclusivement dans son intérêt, plutôt que comme un partenaire véritable. Une telle perception nourrit les procès instruits, à tort ou à raison, contre une supposée Françafrique – ainsi que l'aurait ironiquement qualifiée l'ancien ministre français et président ivoirien Félix Houphouët-Boigny. Cette période est certes clairement révolue, mais ses relents toxiques, qui n'ont pas totalement disparu, n'en finissent plus d'empoisonner nos relations. La politiqu...
La question fondamentale, en réalité, est celle de la crédibilité et de la confiance. Les erreurs accumulées sous la présidence d'Emmanuel Macron ont érodé la confiance de nos partenaires africains. Les décisions contradictoires et les engagements non honorés ont dessiné l'image d'un pays incapable de respecter sa parole. Face à ce constat, il est impératif de renforcer d'autres modes d'action, tels que la diplomatie parlementaire et la coopération décentralisée – ma collègue socialiste l'a souligné. Ces échanges peuvent en effet constituer des catalyseurs puissants dans le reno...
...eptembre dernier, le président Macron a décidé d'organiser un débat au Parlement sur le sujet et si vous répétez encore et toujours le même catéchisme franco-français devant nous, c'est que vous êtes sourds et aveugles aux appels des peuples d'Afrique. Il vous faut décoloniser vos imaginaires et vos discours ! Nous, députés communistes et ultramarins, entretenons des liens de fraternité avec des partenaires et des amis d'une multitude d'États africains, que nous écoutons et grâce auxquels nous enrichissons nos réflexions et nos propositions d'action. Ils nous disent, premièrement, que le franc CFA est mortifère, deuxièmement, que l'aide publique au développement doit être réorientée vers le renforcement des pouvoirs régaliens des États, troisièmement, que l'analyse française des problèmes africain...
...nnées pendant lesquelles les experts n'ont cessé de répéter que pour favoriser le retour à une stabilité durable dans la région, la France devait non seulement consentir un effort militaire, mais aussi, et surtout, un effort en faveur d'un dialogue politique élargi, de la lutte contre la corruption et de la reconstruction économique au bénéfice de tous. La France était ainsi appelée à traiter ses partenaires sahéliens d'égal à égal pour éviter d'alimenter la rancœur du passif colonial ; elle était appelée à construire une coalition large pour éviter un tête-à-tête malsain. La lutte contre le terrorisme n'est pas uniquement militaire : l'enfer est pavé de bonnes intentions. Voilà des évidences que notre pays a oubliées et qu'il a payées cher au Sahel. Il ne s'agit pas ici de refaire le film, mais bi...
...est un champion avéré de la corruption. Sa gouvernance est si grave que les institutions les mieux intentionnées n'arrivent pas à fermer les yeux. C'est sans compter la générosité aveugle de l'Agence française de développement, qui s'obstine – notez qu'elle opère à l'étranger, mais aussi en outre-mer, ce qui en dit long sur la vision des ultramarins par l'administration… Les Comores, ce prétendu partenaire, revendiquent Mayotte depuis 1974 et instrumentalisent les flux migratoires pour asseoir leur projet de colonie de peuplement sur notre île. Le Quai d'Orsay a choisi de mener avec Moroni une politique d'accommodement coupable qui ne marche pas. Churchill disait qu'un conciliateur est quelqu'un qui nourrit un crocodile en espérant qu'il sera le dernier à être mangé. Les Comores font monter les enc...
...otre coopération militaire et sécuritaire, qui demeure essentielle, en particulier pour appuyer les pays du golfe de Guinée dans la lutte contre les groupes criminels organisés qui tirent profit de la traite des êtres humains, des trafics de stupéfiants ou de la cybercriminalité. Dans ce domaine, comme ailleurs, on ne construit de partenariat qu'à partir d'un diagnostic des besoins de chacun des partenaires, ceux des Africains comme les nôtres, et on ne le fait qu'avec ceux qui veulent bien de nous. Cela nécessite d'abord de connaître nos partenaires et de dialoguer avec eux, en se gardant de toute appréciation à l'emporte-pièce et en évitant de monter en épingle les difficultés inévitables à des fins politiciennes. Rien n'est plus condescendant que les discours misérabilistes de l'extrême gauche d...
Cette posture est non seulement dangereuse et funeste, mais aussi préjudiciable à nos partenaires africains eux-mêmes, qui veulent construire et non détruire.
... à Washington et à Bruxelles selon des conceptions mondialistes et uniformisantes. Malheureusement, la France a sous-estimé l'importance de ce nouveau contexte et la capacité effective de subversion de son dispositif par ses compétiteurs, comme elle a sous-estimé les attentes du continent africain à l'égard d'un monde multipolaire qui lui donne, plus que jamais, le loisir de choisir ses amis, ses partenaires et, si nécessaire, ses protecteurs. La politique menée ces dernières années au Sahel en est peut-être la plus visible illustration. Malgré le professionnalisme et le courage de notre armée, à qui je rends ici un hommage appuyé ,
...n de celle-ci, des priorités et des alliances privilégiées avec ses amis historiques. » En raison de son histoire, de son savoir-faire technique, de ses moyens, mais aussi de sa langue – pour une large partie du continent africain, du moins –, la France peut accompagner positivement le processus de construction et de consolidation des États-nations africains, en se basant sur le respect dû à nos partenaires quant au choix souverain de leur politique et de leur modèle de développement. Sur ce sujet, nous devons être clairs : la non-ingérence dans les affaires intérieures des États souverains doit être notre règle d'action. J'ai d'ailleurs souhaité consacrer solennellement ce principe dans l'article 3 de ma déclaration des droits des nations et des peuples, qui dispose que « [l]es États déterminent ...
Or, pour comprendre les enjeux et être compréhensibles pour nos partenaires – bref, pour mener une politique étrangère digne de ce nom –, nous avons besoin d'experts. Cela nécessite de renforcer la formation aux relations bilatérales des diplomates, des agents de renseignement et des militaires, et non de procéder à une absurde réforme du corps diplomatique. Je note d'ailleurs que la question des moyens humains est assez longuement évoquée dans le rapport de nos collègu...
...s africains rencontre une nouvelle fois l'histoire du monde, les transformations de l'ordre géopolitique. Qu'on le veuille ou non, l'Afrique, continent dont la moitié des habitants ont moins de 18 ans, est au cœur de l'avenir. Plutôt que de nous couper de ce continent, le plus francophone qui soit, sachons écouter ce que disent les peuples. Ils ne veulent plus de sauveurs ni de parrains, mais des partenaires, prêts à traiter d'égal à égal.
...egard de toutes ces politiques publiques, peut susciter une sorte d'injustice et de frustration. Tous nos efforts semblent en effet masqués par des attitudes et des pratiques héritées du passé. Tant que nous n'aurons pas éradiqué ces irritants, ces « chiffons rouges » – pour reprendre l'expression du professeur Achille Mbembe –, il nous sera impossible de démarrer un nouveau cycle fécond avec nos partenaires africains. C'est dans cette optique que nous devons nous livrer avec lucidité, sans tabou ni complaisance, à notre introspection. Première idée : nous n'avons pas vu, ou pas voulu voir, l'Afrique évoluer. Or elle n'est plus celle qu'elle était il y a dix, vingt ou trente ans, ne serait-ce qu'en raison de sa démographie. En 2050, l'Afrique abritera près de 2,4 milliards d'habitants et ils seront...
...es affaires intérieures des pays du continent africain. En revanche, elle peut proposer de relever des défis en commun ou de mener des projets ensemble, soit de manière bilatérale, soit à l'échelle du continent. Elle devra communiquer clairement autour de ses objectifs et de ses intérêts en Afrique. Enfin, elle devra s'engager à obtenir des résultats et à présenter une vision opérationnelle à ses partenaires. Une fois cette doctrine clairement énoncée, nous devrons nous donner les moyens de mobiliser tous nos leviers. Il conviendra de reconnaître fortement les diasporas, encore en proie au doute, mais aussi de réarmer notre diplomatie en constituant au Quai d'Orsay une filière dédiée à l'Afrique, de repenser l'aide au développement pour qu'elle profite plus directement aux populations et serve notr...
... militaires pour leurs actions. L'action de la France n'a jamais été envisagée suivant une logique néocoloniale. Notre pays s'est au contraire efforcé d'encourager la coopération entre les États africains de la région au travers du soutien au G5 Sahel, créé par le président mauritanien Aziz, et de l'Alliance Sahel, lancée par le Président de la République. La France a impliqué de nombreux autres partenaires dans cet enjeu qu'est la lutte contre le djihadisme, à travers par exemple la création de la task force Takuba. La France a aussi mené un travail de fond avec les États de la bande sahélo-saharienne ainsi qu'avec les Nations unies, l'Union européenne, l'Union africaine et l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), dans le cadre de la Coalition pour le Sahel, en vue de mettre en œuvr...