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Il est proposé d'interdire l'agrainage et l'affouragement dans tous les espaces naturels et pas seulement dans les enclos. On élargit donc un peu la focale. Je crois parler au nom de nombre d'acteurs de la nature, notamment des agriculteurs opposés à ces pratiques qui ont pour conséquence de provoquer une concentration de gibier, concentration qui peut être à l'origine de dégradations des cultures au même endroit. Je vous garantis que je ne parle pas qu'à la Confédération paysanne puisque, dans mon département, c'est plutôt la Coordination rurale. Je pense que cette proposition est partagée de tous les côtés par les acteurs de la nature au sens large.
Il s'agit en effet d'interdire ces pratiques d'agrainage et d'affouragement, en tout temps et sur tout le territoire, puisque les acteurs de l'agriculture eux-mêmes sont contre ces pratiques qui favorisent des espèces plutôt que d'autres et créent des déséquilibres dans les écosystèmes qui se répercutent jusque dans leurs activités.
L'affouragement ou l'agrainage ont pour but de nourrir des animaux, ce qui se traduit en réalité par une sélection des espèces, alors que d'autres techniques permettent d'effaroucher les animaux sans renforcer la population d'aucune espèce aux dépens d'une autre. En fait, nourrir une espèce sauvage, c'est la rendre quasi domestique. La pratique du nourrissage est en réalité très défavorable à l'agriculture et aux agriculteurs. Il faut de toute façon les accompagner en cas de dégâts – car il peut certes y en avoir –, mais par d'autres pratiques que celle du nourrissage.
Il n'y a peut-être pas une interdiction générale à prendre mais, je le vois bien chez moi, la pratique de l'agrainage sur des chasses privées a provoqué des pullulations de sangliers qui n'existaient pas auparavant. Une réflexion doit donc être menée sur le sujet, d'autant plus que la modification des populations à laquelle on a assisté s'est faite très rapidement, en l'espace de quelques années.