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Vous nous avez néanmoins apporté quelques éléments de réponse en commission. Comme vient de le rappeler M. le rapporteur, vous vous accordez en effet sur un point : il faut modifier la durée d'indemnisation des chômeurs en fonction de la conjoncture économique. Cela signifie que l'allocation chômage augmente lorsque la situation est mauvaise et qu'elle diminue lorsque l'économie va bien.
Ce qui est scandaleux dans ce projet de loi, c'est que tout le monde demain aura intérêt au malheur d'autrui. Si mon allocation chômage remonte lorsque le chômage augmente, alors ma situation s'améliore lorsque mon voisin de palier perd son emploi. Voici la société que vous nous proposez : une société dans laquelle on souhaite le pire aux autres et dans laquelle les solidarités fondamentales qui nous permettent de vivre ensemble comme un seul peuple sont mises à mal.
Tout cela au nom de l'incitation des chômeurs ! Mais à quoi s'agit-il de les inciter ? Comment pensez-vous que vivent les chômeurs avec une indemnisation moyenne de 960 euros par mois ? Que fait-on dans ce pays avec 960 euros par mois dès lors que l'on s'est acquitté de son loyer ? On hésite entre le médecin et les courses : voilà la réalité, voilà le quotidien d'une personne qui survit avec l'allocation chômage d'aide au retour à l'emploi (ARE) !
Parlons de ces emplois que vous voulez obliger les chômeurs à reprendre en leur coupant leurs allocations ! Ce matin, j'ai consulté le serveur Pôle emploi de ma circonscription pour voir ce qu'on propose aux chômeurs de Toulouse et Blagnac – j'ai déjà abordé ce point en commission. Du côté des offres traitées par les conseillères et les conseillers, tout est carré : les emplois proposés sont honnêtes, dignes, et font le plus souvent l'objet de CDI ; les rémunérations sont affichées et respectent la ...
Et tout cela alors même qu'une augmentation du SMIC permettrait à la fois de se projeter vers des emplois mieux payés et d'abonder les caisses de l'Unedic. Quant à la philosophie générale du projet, elle n'a ni queue ni tête. Vous venez nous expliquer que les allocations seraient un obstacle au retour à l'emploi alors que c'est le contraire : dans ce pays, c'est bien grâce aux allocations que l'on retrouve un emploi ; c'est grâce aux allocations que l'on fait le plein pour aller voir d'anciens collègues ; c'est grâce aux allocations que l'on achète un billet de TER pour se rendre à un entretien d'embauche ; c'est grâce aux allocations que l'on peut s'habiller po...
…que vous tentez de mettre à mal avec vos projets de raccourcissement de l'allocation chômage. En effet, il n'y a pas d'opposition entre le travail et les allocations. Il n'y en a d'ailleurs jamais eu car l'un est l'envers de l'autre : c'est le travail qui permet l'accès aux allocations, puisqu'il faut avoir cotisé pour être éligible aux indemnités chômage, et c'est l'indemnité chômage qui permet le retour au travail, en donnant à chacun le temps d'identifier un poste digne et con...
Et vous nous sommez de voter ce texte en prétendant que les chômeurs perdraient sinon leurs allocations à la fin du mois. Mais qui vous a empêchés de réunir plus tôt les partenaires sociaux ? Qui vous empêche de le faire dès maintenant ? Qui vous empêche de revenir aux précédents accords ?
Voter la motion de rejet préalable reviendrait à laisser les millions de bénéficiaires de l'allocation chômage sans droits à partir du 1er novembre.
...e et auquel vous nous demandez de nous associer revient à une forme d'expropriation, de hold-up – je ne sais comment le qualifier. Ce n'est pas la première fois et c'est inacceptable à nos yeux. Vous nous demandez de signer en quelque sorte un chèque en blanc vous autorisant à prendre les mesures que vous souhaitez – sans d'ailleurs les détailler explicitement dans le texte – visant à moduler les allocations en fonction de la conjoncture économique. Vous faites ainsi de l'assurance chômage un levier de politique publique et une variable d'ajustement alors que son seul objectif est de protéger socialement.