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... parlé des expressions des ministres, je peux évoquer les faits. C'est tout d'abord le niveau de nos élèves dans les matières scientifiques qui ne cesse de reculer. Je vous l'accorde, madame la ministre, le problème n'est pas récent, mais on a tout de même observé une accélération de la dégradation de ce niveau. S'il y a vingt ans, 64 % des élèves français atteignaient au moins le niveau élevé en mathématiques, nous sommes tombés à 11 % aujourd'hui. Et force est de constater que le Gouvernement n'a pas fait grand-chose depuis 2017 pour enrayer ce recul. C'est bien lui qui a fait reculer l'enseignement des sciences en France avec la réforme du bac : entre 2018 et 2020, le nombre d'heures de mathématiques en première et en terminale a diminué de 18 % ; entre 2019 et aujourd'hui, le nombre d'élèves de ter...
En janvier dernier, la commission des affaires culturelles et de l'éducation a procédé à l'audition de plusieurs scientifiques et spécialistes sur le thème de l'enseignement des mathématiques et des sciences. Ma collègue Béatrice Bellamy et moi-même avions reçu, à titre personnel, le vice-président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs (CDEFI). Tous nous ont fait part de leur inquiétude sur les performances dégradées des élèves et des étudiants en mathématiques et en sciences, sur le manque de scientifiques dans un avenir proche et sur le faible pourcentag...
Les inégalités entre filles et garçons au niveau de l'apprentissage des mathématiques ne cessent de se creuser au fil de la scolarité, avec comme point culminant les études supérieures. Les filles n'étaient en effet que 30 % à présenter la spécialité « mathématiques » au baccalauréat en 2022, contre 54 % des garçons. Elles sont ensuite très minoritaires dans les formations liées aux mathématiques, alors qu'elles représentent 55 % des inscrits dans l'enseignement supérieur. Quell...
...des filières lors de la dernière réforme du baccalauréat. Certes, la filière scientifique avait une image prestigieuse, voire élitiste, mais elle avait le mérite d'attirer des élèves motivés vers un cursus résolument tourné vers les sciences. Les chiffres nous indiquent désormais que, même si elles restent prisées, les matières scientifiques attirent de moins en moins de lycéens. Pour preuve, les mathématiques n'étaient plébiscitées que par 37 % des élèves de terminale en 2022, contre 41 % l'année précédente. Au-delà, nous constatons que le nombre global d'heures d'enseignement de la matière a chuté de 18 % entre 2018 et 2020. Selon moi, pour redonner une certaine appétence à nos élèves, il faudrait non seulement travailler sur les matières dites classiques, mais également ouvrir nos cursus à des doma...
...ple, lors de l'examen du projet de loi de programmation de la recherche, en 2021, notre majorité a soutenu l'allocation de 1 % du budget de l'Agence nationale de la recherche (ANR) à la diffusion de la culture scientifique. Notre groupe se félicite que le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, M. Pap Ndiaye, ait annoncé le retour, à la rentrée 2023, d'un enseignement obligatoire des mathématiques dans le tronc commun pour tous les lycéens de la filière générale, dès la classe de première.
...ant à un nivellement par le bas dont les sciences ont été les premières victimes. La méritocratie, qui faisait la gloire de la III
...re. Dans le même ordre d'idée, quels sont les outils utilisés pour évaluer la véritable acquisition des connaissances scientifiques et techniques au fil de la scolarité, de l'école primaire jusqu'au lycée ? Enfin, je voudrais aborder un risque actuel très important : celui du décrochage de la recherche scientifique française. Les réformes successives en matière d'enseignement des sciences et des mathématiques ont conduit à un violent changement de paradigme, sous prétexte de s'adapter au goût des jeunes et de favoriser l'égalité. Ainsi, prévalent de plus en plus le zapping, la leçon de choses ou, au mieux, l'éveil de la curiosité. Comme le mentionne fort justement Michel Spiro, le président de la Société française de physique, désormais, l'appropriation et l'approfondissement des connaissances scienti...
Elle s'observe de façon générale, mais varie selon les genres et les catégories sociales. Autrement dit, la politique des années Macron en matière d'éducation scientifique a renforcé toutes les inégalités. La rentrée scolaire 2022 a été marquée par une pénurie d'enseignants sans précédent. Dans les mathématiques, en particulier, le nombre de candidats aux épreuves du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré (Capes) a fondu de 30 % entre 2010 et 2020, et la tendance est loin de s'inverser. Entre 2021 et 2022, le nombre de postes non pourvus de professeurs de mathématiques a été multiplié par trois dans les collèges et les lycées, pour atteindre 17 %. La situation est aujourd'...
... explique ainsi la situation : « L'école française ne parvient ni à garantir la maîtrise de compétences élémentaires à tous les élèves socialement défavorisés, ni à permettre aux meilleurs d'entre eux d'atteindre un niveau élevé. » Le sujet du recul de la culture scientifique à l'école est loin d'être anodin. Ce n'est pas mon expérience des valeurs émancipatrices des sciences, en particulier des mathématiques, qui explique ma mobilisation sur cette question, mais ma conviction. La culture scientifique développe la rigueur d'esprit et l'esprit critique. La science permet de démontrer un fait par un raisonnement logique. Elle est donc indispensable. Le Gouvernement et les pouvoirs publics doivent se saisir de cet enjeu à la hauteur de l'engagement qu'il exige de chacune et de chacun d'entre nous.
...tifique dans notre pays. Je voudrais compléter mon exposé de questions très précises. D'abord, quelles politiques le Gouvernement compte-t-il engager, à la suite du dernier quinquennat, pour que les filles accèdent de la même manière que les garçons aux formations scientifiques ? Ensuite, comment le Gouvernement compte-t-il offrir à nos élèves un nombre suffisant de professeurs de sciences et de mathématiques, sans renoncer à une exigence de qualité en matière de formation ? Sur ce point, il pourrait être opportun de réfléchir à l'attractivité de nos filières d'enseignement sur la scène internationale et à celle des rémunérations des professeurs. Enfin, quelles perspectives de mixité sociale pouvez-vous offrir à nos élèves, puisqu'il s'agit de créer une émulation plutôt qu'une ségrégation reproduisant...
Comme mon excellent collègue Jean-Luc Fugit l'a indiqué dans son propos liminaire, il reste encore beaucoup à faire dans notre pays pour promouvoir et faire vivre une culture scientifique large et de qualité. On connaît l'importance des apprentissages fondamentaux en mathématiques et les difficultés que nous rencontrons dans ce domaine, mais j'aimerais vous interroger, madame la ministre, sur la culture scientifique dans l'enseignement supérieur. Ce qui entrave la maîtrise d'une culture scientifique en France, c'est que l'étude des sciences n'y est pas populaire au sens propre. Lorsque l'on étudie les sciences en France, on le fait dans le cadre élitiste de la classe prép...
...e société : elle permet à nos enfants de se développer intellectuellement, socialement et émotionnellement. Pour cela, il est essentiel que les enseignants qui dispensent cette éducation aient des profils diversifiés et possèdent les compétences nécessaires pour transmettre les connaissances de manière efficace. En 2019, les élèves de CM1 en France ont obtenu le score très moyen de 485 points en mathématiques dans l'enquête internationale sur les acquis scolaires Timss, soit 44 points de moins que le score moyen des pays de l'OCDE. De plus, la confiance en soi et la motivation des élèves à l'égard des mathématiques se dégradent fortement entre le CM1 et la classe de quatrième. Or nous constatons depuis quelques années que la baisse des résultats coïncide avec une baisse du nombre d'enseignants ayant à...
Madame la ministre, je souhaite vous interpeller sur le dispositif de la nouvelle sixième, qui entrera en vigueur dès la rentrée 2023. Cette réforme vise à mettre en place une heure de soutien ou d'approfondissement en mathématiques ou en français pour tous les élèves entrant au collège, au détriment de la technologie, dont l'heure d'enseignement devrait être supprimée. Cette suppression va empêcher les élèves de poursuivre en sixième l'enseignement des sciences et technologies, tel que pratiqué dans les classes élémentaires. Elle pourrait constituer une menace pour la pérennité des postes d'enseignants de technologie, qui ...
Dans la guerre de pouvoir à laquelle se livrent les grandes écoles, j'ai le sentiment que Sciences Po a gagné contre Polytechnique : notre époque substitue l'information au savoir et le ressenti aux faits. À l'école, tout d'abord, les résultats obtenus par les élèves français dans le cadre des études internationales Timss pour les mathématiques et la science de 2015 et de 2019 sont édifiants : notre pays est en queue de peloton. Au sein de l'État, ensuite, les récents travaux de la commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France ont montré, audition après audition, comment le sommet de l'État a fait abstraction de tous les avis scientifiques pour engager le pays su...
À mesure que les emplois se numérisent, le besoin de compétence technique va croissant. Aujourd'hui, 3,3 millions d'emplois salariés ont une activité principale en lien avec les mathématiques, un chiffre appelé à augmenter. L'impact des mathématiques est estimé à 13 % sur l'emploi salarié et à 18 % sur le PIB. De nombreux chefs d'entreprise témoignent de leurs difficultés à recruter des profils qualifiés en la matière. Notre industrie a pourtant besoin d'ingénieurs mieux formés pour relever le défi des transitions écologique et numérique. Les mathématiques apparaissent dès lors essen...
... par tous. Aujourd'hui, pour comprendre le monde naturel, pour situer avec justesse le vivant dans son contexte, il faut disposer de cet outil crucial qu'est une culture scientifique partagée par tous. Elle seule peut nous libérer des formes modernes d'obscurantisme. En vingt ans, la France est passée du douzième au vingt-cinquième rang de l'OCDE s'agissant du niveau des élèves en sciences et en mathématiques. Cette chute exige une réaction forte. Si nous sommes incapables d'offrir aux enfants de la nation les armes intellectuelles nécessaires pour comprendre des phénomènes essentiels, nous mettons en difficulté ces futurs citoyens dans leur quête légitime de liberté, une des valeurs du fronton républicain. Il ne saurait y avoir de liberté sans connaissance. Lorsque, ici même, à l'occasion d'un débat...