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...ones, « regardaient ailleurs, effrayés par l'Allemagne nazie et bien trop soucieux d'importer des milliers de tonnes de blé ». À présent, la guerre totale menée en Ukraine par le Kremlin replace l'histoire sous notre regard, car ce que nous observons est une nouvelle tentative de négation du fait national ukrainien, qui prend la forme de l'annexion de territoires, des déportations d'enfants, des crimes de guerre commis contre la population, ou encore du Kholodomor, dont le nom fait écho à l'Holodomor et qui désigne le ciblage des infrastructures énergétiques civiles pour faire mourir de froid la population ukrainienne. Chacune de ces agressions est une atteinte à nos valeurs les plus chères et fait ressurgir pour les Ukrainiens le spectre de ce traumatisme passé. Histoire, devoir de mémoire, ...
Deux ans. Il a fallu deux ans à l'Union soviétique pour commettre un crime de masse dont on parle encore près d'un siècle plus tard, pour marquer d'une cicatrice béante toute une nation, pour que le « grenier à blé » devienne une « terre de sang ». Faim, déportations, goulags, camps de concentration, grandes purges, exécutions, voilà les mots qui résument l'ère soviétique. Ne l'oublions pas, c'est bien l'idéologie communiste qui est responsable de millions de morts.
...La vérité est là : l'histoire nous montre que tout régime communiste prend les traits d'une dictature. L'application du communisme porte en elle les germes de l'autoritarisme et conduit malheureusement aux pires dérives destructrices. Ce sont les raisons pour lesquelles nous devons les condamner, en espérant que de tels actes ne soient jamais à nouveau commis. L'État soviétique est responsable de crimes contre l'humanité. Les Ukrainiens, les Kazakhs, les Russes en ont été les victimes. Cette proposition de résolution vise à reconnaître et à condamner l'Holodomor. Ce crime contre l'humanité est la conséquence de la collectivisation instaurée par l'État soviétique à travers les kolkhozes. Cette collectivisation ciblant tous les paysans et particulièrement les Ukrainiens consistait en la confisca...
...i, le durcissement du régime autocratique de Vladimir Poutine s'accompagne de nouvelles tentatives d'effacer la réalité de millions de morts. Nier, c'est tuer une seconde fois. Comment ne pas comprendre l'aspiration des descendants des victimes, et de tout un peuple, à la reconnaissance ? S'ouvre donc la question des termes et des modalités de cette reconnaissance. Nul ne peut nier la réalité du crime. Nul ne peut minimiser son ampleur monstrueuse, inouïe. Nul ne peut mettre en doute l'existence d'une intentionnalité de la part de Staline et des dirigeants soviétiques. Après avoir lancé la collectivisation de l'agriculture à marche forcée, lorsqu'il réprima brutalement toute résistance paysanne, lorsqu'il réquisitionna les récoltes, le pouvoir stalinien provoqua – puis aggrava délibérément – l...
Le Parlement ukrainien a reconnu cette famine comme génocide en 2006, le Bundestag et le Parlement européen ont reconnu le caractère génocidaire de ces crimes en novembre et décembre 2022 : je crois qu'il est l'heure pour l'Assemblée nationale de se joindre à ces parlements. Il y va de notre responsabilité d'affirmer haut et fort que, face aux crimes d'hier et d'aujourd'hui, la communauté internationale ne se taira plus et condamnera avec la plus grande fermeté de tels actes. Pour l'ensemble de ces raisons, le groupe Les Républicains votera en faveur...
Elle est un magnifique symbole de notre reconnaissance à l'égard du peuple ukrainien, durablement meurtri par les crimes de l'Union soviétique, et un appel humaniste, adressé au monde entier, à ne plus tolérer de tels actes barbares et à les condamner. L'adoption de cette résolution par l'Assemblée nationale s'inscrit bien évidemment dans le contexte de la guerre d'agression menée par la Russie contre l'Ukraine. En effet, depuis le début de la guerre, Vladimir Poutine n'a cessé de nier l'identité et l'indépendanc...
... nos amis Ukrainiens depuis le 24 février 2022. Face aux atrocités du présent, l'on prend conscience de l'importance de se confronter aux faits du passé et de les reconnaître. L'Holodomor – terme qui signifie littéralement « l'extermination par la faim » – qui a frappé l'Ukraine il y a quatre-vingt-dix ans est l'histoire méconnue d'une tragédie orchestrée par le régime totalitaire soviétique. Ce crime de masse a délibérément ciblé les paysans ukrainiens, et, à travers eux, l'ensemble de la nation ukrainienne, dans la volonté de l'anéantir. Longtemps tu, dissimulé à la fois par le pouvoir stalinien et par les populations victimes, durablement traumatisées, l'Holodomor a été l'objet d'arbitrages géopolitiques, certains préférant la construction d'une paix inachevée à la reconnaissance des crimes...
...de l'intelligentsia ukrainienne et de l'Église, puis à travers la famine organisée chez les paysans. J'aimerais qu'à l'instar du Parlement européen et de presque trente parlements nationaux, notre assemblée reconnaisse à son tour et condamne unanimement cette tragique page de l'histoire pour ce qu'elle est : un génocide. C'est un devoir qui nous incombe pour honorer la mémoire des victimes de ce crime de masse. Cette reconnaissance doit s'accompagner d'une ouverture des archives : les historiens doivent pouvoir continuer à documenter les faits, afin que l'Holodomor ne soit plus un angle mort de l'histoire. La date d'examen de la proposition de résolution n'est évidemment pas anodine : nous l'assumons. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, reconnaître et condamner le génocide de l'Holodomo...
...istique ou militaire, revêt une importance toute symbolique : bien que moins sonore que la fourniture de canons Caesar, cette reconnaissance représenterait en effet un geste important envers le peuple ukrainien, si durement frappé par la guerre. La documentation historique de cette « extermination par la faim » a longtemps été rendue difficile, expliquant en partie la faible reconnaissance de ce crime de masse jusqu'à présent. L'adoption en 2003 d'une résolution de la Rada ukrainienne reconnaissant la famine organisée comme un acte génocidaire a abouti, en novembre 2006, à celle d'une loi ukrainienne relative à l'Holodomor. En octobre 2022, le ministre des affaires étrangères ukrainien a appelé les parlements des nations qui soutiennent l'Ukraine à reconnaître le caractère génocidaire de l'Hol...
...caractère génocidaire de la famine forcée et planifiée par les autorités soviétiques à l'encontre de la population ukrainienne en 1932 et 1933 », condamne publiquement celle-ci et poursuive ses initiatives visant à la faire reconnaître plus largement au niveau international. Elle invite en outre à l'ouverture des archives concernant l'Holodomor. À près d'un siècle d'intervalle, la réitération de crimes contre le peuple ukrainien doit nous alerter, car elle témoigne de la résurgence sur le sol européen de politiques de puissance qui conduisent à nier aussi bien l'existence propre des individus que l'identité et la culture de certains peuples ; elle appelle également notre attention sur la nécessaire justiciabilité des crimes commis aujourd'hui comme hier, ainsi que d'un travail de mémoire et d'...
...rappé en 1932 et 1933 la République socialiste soviétique d'Ukraine n'était en effet due ni au hasard ni à une catastrophe naturelle, mais bien à une politique répressive, délibérément meurtrière, adoptée par Staline dans l'intention de briser la résistance paysanne à la collectivisation forcée des récoltes. Alors que l'occasion nous est donnée, chers collègues, de qualifier comme il convient ce crime de masse, il est bon de rappeler pourquoi nous nous devons de le faire : d'abord et avant tout en mémoire des victimes, ensuite pour tous ceux qui voient ressurgir, dans les menaces d'aujourd'hui, le spectre des crimes d'hier. Nous devons commémorer ce passé douloureux. Ne nous y trompons pas : au funeste tableau des totalitarismes du XX
...péter les erreurs du passé. Venons-en maintenant au cœur de la question : l'Holodomor, autre épisode sombre de l'histoire ukrainienne. Cette famine orchestrée par le régime stalinien en 1932 et 1933 aura causé la mort de millions de personnes, victimes d'une politique répressive de confiscation des récoltes. Nombre de pays et d'organisations internationales l'ont d'ores et déjà reconnue comme un crime de génocide ou un crime contre l'humanité : il est honorable que la France s'engage dans cette voie. Ceux qui ont souffert ou péri au cours de l'Holodomor méritent notre respect, notre souvenir. En adoptant cette proposition de résolution, nous exprimerons notre solidarité avec le peuple ukrainien et notre engagement en vue d'un monde plus humain, plus juste. La connaissance de l'histoire est pr...
...e Rome de la CPI, qui définit la notion de génocide. L'intention génocidaire, en particulier, serait délicate à établir. Pour déterminer l'intention d'un accusé, l'outil démocratique le plus efficace est un procès équitable ; n'étant ni juge ni historien, personne ici ne peut prétendre connaître le dessein conçu il y a quatre-vingt-dix ans par Staline. Même si nous condamnons, sans exception, les crimes de ce dernier, il est impossible de juger de ses actes à l'époque de la grande famine sans se pencher sur les archives, accessibles depuis une vingtaine d'années. Les archives, c'est le troisième problème de cette proposition de résolution : depuis leur ouverture, les historiens, dans leur grande majorité, s'accordent à dire que les famines qui ont tué des millions de citoyens soviétiques – ukr...
...ne, le sujet fait également débat. Il ne fait donc même pas consensus en Ukraine ! Plus largement, le cinquième problème porte sur l'utilisation du terme de génocide dans le cadre de résolutions parlementaires. Les députés du groupe GDR expriment ici leur profond malaise face à ce type de résolutions. L'Assemblée nationale prend le risque de créer une concurrence mémorielle entre les victimes de crimes contre l'humanité. Je suis certain que personne ici ne le souhaite, mais qu'on le veuille ou non, cette concurrence aboutira à une hiérarchisation des victimes. Car si notre assemblée adopte la présente proposition de résolution, pourquoi la famine irlandaise qui a sévi de 1845 à 1852, décimant 1 million d'Irlandais – un habitant sur huit –, ne serait-elle pas un génocide ?
...utre que l'Holodomor est un acte par lequel les autorités soviétiques avaient l'intention de détruire tout ou partie du peuple ukrainien, en le soumettant à « des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ». Cette affirmation se fonde sur des faits et correspond à la définition du génocide inscrite dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide des Nations unies, datant de 1948. D'autres critiqueront l'instrumentalisation de cet événement, y voyant une réaction à la guerre en Ukraine. Laissez-moi toutefois préciser que si notre groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires est favorable à cette résolution, c'est parce que nous estimons qu'il est du devoir de tout humaniste de dénoncer, avec les instruments juridiq...
…en Ukraine – on vient de le voir –, mais aussi en URSS et dans les pays d'Europe de l'Est qui étaient sous sa coupe, et qui continue aujourd'hui en Chine, à Cuba ou en Corée du Nord. Il nous faut un Nuremberg du communisme qui nous permette de faire la lumière sur toutes ces atrocités, de tenter de comprendre pourquoi tant de nos intellectuels ont cautionné ces crimes – pourquoi, en 1989 encore, Georges Marchais pouvait affirmer que le bilan des pays de l'Est était « globalement positif » sans que cela ne déclenche un tollé général. La mansuétude dont a bénéficié le communisme est impardonnable et ceux qui s'abritent derrière le fait qu'ils ne savaient pas sont des menteurs. La haine et la violence du communisme, nous les voyons encore à l'œuvre dans la hain...
L'intentionnalité criminelle est évidente. Le caractère massif, systématique, non individualisé des crimes est établi. Le critère territorial de sélection des victimes l'est tout autant : nous sommes en présence d'un crime qui a frappé des personnes qui se trouvaient sur le territoire ukrainien, parce qu'elles s'y trouvaient et parce qu'elles étaient ukrainiennes, et pour aucune autre raison. Il s'agit donc bien d'un génocide.
Nous savons qu'il y a plusieurs décennies, nos opinions publiques, nos pays ont fait preuve d'une incroyable complaisance à l'égard de ces crimes. Rappelez-vous : lorsqu'on traversait l'Ukraine, on baissait les stores pour ne pas les voir car les Soviétiques ne voulaient pas que l'on sache ce qui se passe. On a toléré tout cela !
Nous reconnaissons les crimes de masse, les crimes contre l'humanité de Staline lors de l'Holodomor, mais nous ne reconnaissons pas le caractère génocidaire de celui-ci, et uniquement cela. Nous voterons contre ce mot, et non contre les autres.