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La suspension provisoire de l'exercice de l'autorité parentale et des droits de visite et d'hébergement pour le parent condamné pour violences conjugales est une avancée réelle dans la protection des enfants victimes de violences intrafamiliales. Nous nous opposons donc à votre amendement, qui vise à supprimer l'alinéa 3. Je rappelle d'ailleurs qu'il y a une différence entre la suspension provisoire pour violences conjugales, qui s'applique après la condamnation, et la suspension pour crime commis sur l'enfant ou l'autre parent, qui s'applique d...
...déjà longuement réfléchi. Comme je l'ai rappelé dans mon intervention, la rédaction de ce texte résulte d'un subtil équilibre. Nous estimons par ailleurs qu'il est nécessaire de faire vivre cette mesure – si elle est adoptée – et de l'évaluer avant de l'élargir. Je rappelle également que le droit permet déjà au juge de suspendre ou de retirer l'exercice de l'autorité parentale en cas de violences conjugales, avant la condamnation s'il est saisi par un parent ou par le procureur de la République, si une ordonnance de protection a été délivrée – actuellement, presque 92 % d'entre elles concernent des femmes et des enfants – et si le parent est placé sous contrôle judiciaire, et après la condamnation. Pour toutes ces raisons, ce sera une demande de retrait ou un avis défavorable.
Il vise à supprimer la condition liée à la présence de l'enfant au moment des violences conjugales, pour justifier la suspension de l'autorité parentale en cas de condamnation pour violences ayant entraîné plus de huit jours d'ITT. Cette condition de présence ne nous paraît pas justifiée : un enfant peut être traumatisé de voir sa mère gravement blessée, même sans avoir assisté aux faits. Par ailleurs, cette rédaction est susceptible de poser des difficultés d'appréciation : comment interpré...
Les députés du groupe La France insoumise – NUPES sont favorables à cet amendement et le voteront. En effet, comme l'a expliqué Mme Descamps, un enfant placé au sein d'un foyer violent est une covictime de la violence conjugale.
...s devons appréhender le traumatisme d'un enfant qui n'a pas nécessairement assisté à la scène de violence, mais qui n'en est pas moins traumatisé – parfois même, il est davantage traumatisé quand il n'assiste pas à la scène, car le fait d'entendre sans voir peut nourrir un imaginaire de façon plus cruelle encore que la seule vision des faits. Les enfants ne sont jamais passifs face à la violence conjugale. De nombreuses études montrent qu'ils cherchent souvent à évaluer le rôle qu'ils s'imaginent avoir pu jouer dans la violence, comme si la responsabilité leur en incombait. Je le répète : le fait d'entendre sans voir peut exacerber leur perception de la violence. C'est pourquoi je propose une rédaction différente de l'alinéa 3 de l'article 1er .