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Les amendements de Benjamin Lucas-Lundy pour ce dossier

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Le macronisme, c'est une fulgurance qui concrétisa le fantasme de quelques marginaux des deux rives de la vie politique : abolir deux siècles de clivage entre la gauche et la droite pour y substituer une technocratie froide, qui est une forme d'antichambre de l'illibéralisme autoritaire – nous ne l'avons que trop constaté depuis.

Pour y parvenir, vous avez fait le vide dans les mots et les concepts. Fini la gauche, fini la droite ! Cela se sera concrétisé dans votre fameux « en même temps », cette défaite de la pensée, cette négation de la réalité politique, de l'histoire de notre démocratie. En linguistique, il y a le signifiant et le signifié. En Macronie, la distors...

Où est l'égalité quand on nie la dignité de chaque citoyen, qui devrait être considéré autrement que comme un « Gaulois réfractaire » parce qu'il défend le droit d'être respecté par ses gouvernants ou d'accéder aux services publics ?

Où est la fraternité quand s'installe le vrai séparatisme, celui qui coupe de la société l'infime minorité de privilégiés qui accumule les richesses, accapare les ressources, s'organise une vie en dehors des espaces communs, pour se soigner, se loger, scolariser ses enfants, profiter de son droit à la paresse, bien réel ici, et même pour laisse...

Alors, comme la politique et l'histoire ont horreur du vide, vous avez comblé le néant absurde que vous aviez créé dans le débat démocratique pour y injecter des concepts fumeux. C'est ainsi que sont nées cette obsession du séparatisme et cette loi visant à illustrer que vous étiez moins « mous » – je reprends la rhétorique du ministre de l'int...

L'application de cette loi a confirmé les craintes exprimées lors de son adoption. Vous avez fait de ce texte un instrument de brutalisation du monde associatif, de remise en cause inédite de sa liberté, de chantage à la subvention, de criminalisation des mouvements et des collectifs citoyens, écologistes notamment.

L'engagement républicain, pourtant, c'est la liberté des consciences, c'est une révolte permanente contre l'injustice, contre l'oppression où qu'on la perçoive, c'est la concorde pour préserver notre contrat social. Vous avez aussi fait de vos incantations républicaines une machine à cash pour quelques-uns de vos proches avec le fonds Marianne.

L'amour de la République, vous avez renoncé à le susciter. Alors, vous avez voulu artificiellement l'imposer, sans bien en comprendre, du reste, ni les ressorts ni les réalités. Cette loi était, est, et sera une injure à nos valeurs républicaines. Nous aurons à l'abroger.

C'est la promesse que nous pouvons faire à la nouvelle génération qui a la certitude qu'elle vivra moins bien que les précédentes, mais qui a soif de fraternité pour répondre aux urgences du présent et relever les grands défis de l'avenir. Lors des débats sur la loi de 1905, le grand Jaurès proclamait à cette même tribune, évoquant le travail ...