Les amendements de Aurélie Trouvé pour ce dossier
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La lutte contre l'inflation, voyez-vous, c'est un peu l'Arlésienne dans cet hémicycle. Deux ans d'annonces, de promesses, de prières aux multinationales ; deux ans de hausse continue des prix alimentaires ,…
…et ça continue encore et encore ! Nos concitoyens n'en peuvent plus. Il y a plusieurs façons, en vérité, de lutter contre l'inflation, mais vous n'en utilisez aucune. Alors, nous vous en proposons une, la plus efficace : celle qui consiste à s'attaquer aux marges des grands groupes pour les tempérer.
Je suis désolée de vous le dire, madame la ministre déléguée – je vous ai bien écoutée –, mais je crois bien que vous n'utilisez pas la bonne version du texte.
Par exemple, dans sa version actuelle, le texte prévoit bien des moyens de contrôle : manifestement, vous n'avez pas la bonne fiche.
Pour vous démontrer la pertinence de notre proposition de loi, je vais m'appuyer sur le rapport de la Fondation pour la nature et l'homme, qui a été publié ce mardi. Je vous propose de vous imaginer au supermarché : vous voulez préparer un gâteau ou des crêpes, et pour ce faire, vous allez acheter une brique de lait. Cette brique de lait, vous ...
Vous vous demandez donc comment cela se fait : qui a empoché ces 28 centimes supplémentaires ? Qui en profite ? Peut-être est-ce l'éleveur, puisque le lait vient de ses vaches ? Eh bien non, pas du tout ! Sur les 83 centimes que coûte votre brique de lait, l'éleveur n'en empoche que 24, soit 1 centime de moins qu'il y a vingt ans.
Cet éleveur, comme vous le savez, travaille cinquante-huit heures par semaine ; en moyenne, il ne se paie même pas un Smic horaire. Ce n'est donc pas lui qui en profite, bien au contraire. Alors, qui ? L'éleveur, la plupart du temps, vend son lait de vache à une multinationale, par exemple Lactalis,…
…Danone ou Savencia. Ce sont de grosses entreprises car, je vous le dis au passage, la concurrence libre et non faussée n'existe pas dans les filières agroalimentaires :
on y observe des oligopoles – si cela vous intéresse, madame la ministre déléguée, je donne des cours d'économie sur ce sujet.
Cet éleveur laitier n'a donc pas d'autre option, dans sa région, que de livrer par exemple à Lactalis, qui réalise un tiers de la collecte française et va donc s'imposer à lui en l'obligeant à vendre son lait encore moins cher. Et ça marche ! En revanche, Lactalis, qui est une grosse multinationale – c'est la première multinationale de produits...
Sur une brique de lait, Lactalis empoche 14 centimes et Carrefour 15 centimes de plus qu'il y a vingt ans. Voilà où sont passés vos 29 centimes : dans les poches des multinationales, des actionnaires et des grands patrons !
Ainsi, Carrefour a augmenté ses bénéfices de 26 % en un an. Vous vous demandez certainement pour quoi faire ; peut-être pour mieux payer ses salariés, ou pour réaliser des investissements ? Eh non ! Le groupe s'en est servi pour augmenter les dividendes de ses actionnaires de 8 % en un an ,
et aussi pour augmenter le revenu de son PDG, Alexandre Bompard, qui atteint désormais 9 millions d'euros annuels, soit 540 fois le Smic,…
…tout en payant la plupart de ses salariés – notamment les caissiers – au Smic, et en en virant 1 000 rien que cette année. J'en viens à Lactalis. Si ce nom n'est pas connu de tous, les marques du groupe – Lactel, Président, Galbani ou encore Bridel – nous sont familières. Son patron milliardaire, Emmanuel Besnier, sixième personne la plus ric...
Vous le voyez, madame la ministre déléguée, nous sommes loin de la concurrence libre et non faussée
Heureusement, certains de vos collègues s'en rendent compte avant vous. C'est par exemple le cas du ministre de l'économie Bruno Le Maire qui a déclaré il y a un peu plus de six mois : « Nous ne laisserons pas les grands industriels faire des marges indues […]. » Le président Macron a alors menacé – rendez-vous compte – d'envoyer des contrôleur...
Quand nos concitoyens iront acheter leur brique de lait, qu'ils la paieront encore plus cher, qu'ils galéreront pour finir le mois parce qu'ils payent tout plus cher, ils devront savoir qui est responsable de cette situation. Eh bien, les seuls et uniques responsables, ce sont le président Macron et son gouvernement
qui n'ont rien fait – absolument rien – pour empêcher les prix et les profits des plus riches de s'envoler. Vous avez parlé, madame la ministre déléguée, d'un « remède dangereux ». Or c'est votre gouvernement qui est dangereux. Vous évoquez un débat « projet contre projet » alors que vous n'avez aucun projet. Nous voulons que les citoyens et ...
Ils sauront quel député a voté pour la loi en faveur des 68 millions de consommateurs et des centaines de milliers d'agriculteurs ; à l'inverse, ils sauront quel député a voté pour les multinationales et leurs profits.