Les amendements de Arnaud Le Gall pour ce dossier
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La France doit être une puissance facilitatrice de la paix, et non un boutefeu. Depuis deux ans, nous accueillons des opposants russes à la guerre de Poutine.
Même eux nous disent que l'existence de partisans de la paix en Europe aide l'opposition russe. L'enfermement manichéen et la surenchère militaire ne sont conformes ni à l'histoire, ni aux principes, ni aux intérêts de notre patrie. De de Gaulle à Mitterrand en passant par Chirac, la France a été une puissance non alignée décidant souveraineme...
Au Conseil de sécurité, elle fut longtemps le membre permanent le plus à même de parler avec tout le monde. Car il ne faut pas confondre diplomatie et posture morale : par principe, une action internationale au service de la paix implique de s'autoriser à parler à ceux qui ne sont pas nos amis. Capable de parler à tous, la France pouvait alors ...
Que reste-t-il de tout cela ? Plus grand-chose, hélas, après des années de réalignement qui furent aussi, pour notre appareil diplomatique, des années de disette. Avez-vous vu que notre réseau diplomatique vient d'être déclassé ? Naguère deuxièmes, nous sommes maintenant relégués au cinquième rang, derrière le Japon et la Turquie !
Vous avez supprimé les corps diplomatiques au moment où nous en avions le plus besoin, et les nouvelles coupes budgétaires annoncées par le ministre de l'économie vont encore affaiblir l'action extérieure de la France.
Peu importe, nous a-t-il été répondu en commission, puisque vous avez accru le budget des armées. Mais croyez-vous sérieusement que la force militaire, sans réseau diplomatique solide ni stratégie internationale cohérente, suffit à produire une solution viable ?
Dans le vide laissé par la France, d'autres pays s'engouffrent. Par exemple, quand il a fallu conclure un accord sur l'exportation du blé ukrainien, c'est la Turquie qui a été à la manœuvre.
Quand le pape François a appelé, ce dimanche, à une négociation, c'est la Turquie qu'il a citée comme une médiatrice possible.
La Turquie, et non la France ! Comment en sommes-nous arrivés là ? Voilà où nous ont conduits, en politique internationale, les déclarations à l'emporte-pièce, les prises de position incohérentes, les indignations à géométrie variable, l'usage du mégaphone quand il faut savoir se taire et le silence quand il faudrait dénoncer !
Dans la guerre en Ukraine – comme à Gaza, en République démocratique du Congo ou au Liban –, notre pays, présent sur tous les continents, doit, au contraire, être à la pointe du combat pour la paix.