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Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2023 à 2027 - projet de loi de finances pour 2023 — Texte n° 273

Amendement N° 2322A (Sort indéfini)

(4 amendements identiques : CF552A CF284A 753A 1133A )

Publié le 6 octobre 2022 par : M. Leseul.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de Wikipedia 

I. – Le A de l’article 278‑0 bis du code général des impôts est complété par un 4° ainsi rédigé :

« 4° Les activités relatives à la réparation de cycles, chaussures et articles en cuir et retouches textiles ; ».

II. – La perte de recettes pour l’État est compensée à due concurrence par la création d’une taxe additionnelle à l’accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

Exposé sommaire :

Cet amendement a pour objet de fixer un taux de TVA réduit de 5,5 % sur les activités de réparation de cycles, chaussures et articles en cuir et retouches textiles.

Il vise à favoriser et encourager ces activités de proximité, qui à ce jour peinent à trouver un essor économique.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) de février 2020 a créé des fonds de la réparation financés par certaines filières à responsabilité élargie des producteurs (REP). Or, alors que les calendriers d’application ne sont pas respectés, il s’avère que les montants envisagés pour ces fonds ne sont également pas à la hauteur de l’ambition de réduction du coût de la réparation pour le consommateur. De plus, les processus de labellisation mis en place par les filières REP dans le cadre de l’accès à ces fonds de la réparation ne sont pas adaptés aux réparateurs indépendants. Aussi, le levier de la TVA reste aujourd’hui le seul moyen de contribuer à cet objectif.

En effet, pour rappel, le « Coup de pouce réparation vélo » qui s’est terminé le 31 mars 2021 a permis 1,9 million de réparations vélo. Il montre l’intérêt d’un dispositif permettant la réduction du coût de la réparation et donc l’allongement de la durée de vie des produits.

Or, il est essentiel d’accompagner les consommateurs vers une évolution progressive de leurs comportements par une promotion de la réparation plutôt que de l’achat de produits neufs. En effet, l’allongement de la durée de vie des produits est reconnu comme un pilier de l’économie circulaire. La réparation permet :

- d’allonger la durée d’usage du produit et de prévenir la génération de déchets ;

- limiter l’achat de produits souvent importés de pays à bas coût de main d’œuvre ;

- apporter des services de proximité aux populations ;

- créer des emplois dans les bassins de vie, emplois peu délocalisables.

La Directive européenne 2006/112/CE du Conseil du 28 novembre 2006 relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) permet déjà d’instaurer en France un taux réduit pour la réparation des cycles, des chaussures, des articles en cuir et des vêtements (article 106 et annexe IV). Sept pays de l’Union européenne ont déjà adopté une TVA réduite sur ces activités avec des taux allant de 5 à 8% (Belgique, Suède, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, et Portugal).

Une étude de l’ADEME, paru fin 2018, permet de disposer d’informations concernant les entreprises exerçant leur activité dans ces trois domaines de la réparation.

Ces trois secteurs représentent 12 382 entreprises, emploient 19 000 actifs et pèsent 492 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Le chiffre d’affaires moyen de ces entreprises est globalement inférieur à 40 000 € HT par an. Par conséquent, une part importante de ces entreprises a un chiffre d’affaires inférieur à 33 200 €, leur permettant de bénéficier de la franchise en base de TVA (TVA non applicable – article 293 B du CGI).

En considérant que 30 % du chiffre d’affaires est réalisé par des entreprises dispensées de déclaration et de paiement de la TVA, la mesure ne concernerait qu’un chiffre d’affaires de 344 millions €.

L’impact d’une TVA à taux réduit à 5,5 % aboutirait, à périmètre constant, à une baisse de recettes pour l’Etat de 50 millions d’euros. Mais cette baisse de recettes pour l’Etat serait financièrement compensée par les effets positifs du développement du secteur, en termes de chiffres d’affaires et d’emplois de proximité (indemnités chômage), mais également par une réduction à la source de déchets et de leur coût de traitement, ainsi que par l’ancrage de services et activités propres à développer du lien social dans les territoires.

L’adoption d’une TVA à taux réduit permettrait :

- l’envoi d’un signal fort adressé aux acteurs de la réparation, cohérent avec la feuille de route du Gouvernement pour une économie 100 % circulaire et le projet de loi de lutte contre le gaspillage et l’économie circulaire ;

- une consolidation des métiers de la réparation, qui reposent aujourd’hui sur un modèle économique fragile ;

- une incitation forte à la réduction du travail dissimulé qui pourrait freiner le développement d’un véritable secteur économique ;

- des créations d’emplois.

Une TVA à taux réduit contribuerait à l’implantation ou la réimplantation de ces activités dans les centres-villes, en cohérence avec les programmes Action Cœur de Ville et Petites Villes de Demain portés par le Gouvernement et conformément à l’esprit du plan France Relance.

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