Publié le 7 mai 2024 par : Mme Bazin-Malgras, M. Minot, M. Vatin, Mme Frédérique Meunier, Mme Corneloup, Mme Duby-Muller.
Le premier alinéa du II de l’article L. 253‑8 du code rural et de la pêche maritime est complété par les mots : « sauf si leur usage est autorisé par la réglementation de l’Union européenne ».
En 2016, la loi n° 2016‑1087 relative à la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages a été votée au sein de cette assemblée. L’article n° 125 de cette loi prévoit l’interdiction des produits phytopharmaceutiques contenant une ou des substances actives de la famille des néonicotinoïdes et des semences traitées avec ces produits à partir du 1er septembre 2018.
Cette mesure a été renforcée par la loi n° 2020‑1578 qui étend cette interdiction aux produits phytopharmaceutiques présentant des modes d’actions identiques à ceux de la famille des néonicotinoïdes. Ces produits sont utilisés pour protéger de nombreuses cultures contre les pucerons, insectes vecteurs de maladies et d’épidémie comme celle de la jaunisse pour les betteraves sucrières.
Alors que nous étions les premiers producteurs de sucre européen, cette décision a lourdement impacté notre filière sucrière en 2020, avec une perte de 30 % des rendements au niveau national. Pourtant, de nombreux pays de la Communauté européenne continuent d’utiliser ces produits phytopharmaceutiques contenant ces molécules.
Depuis quelques années, le gouvernement suit l’orientation du « Pas d’interdictions sans solutions » et du « respect des règles communes des pays de la Communauté européenne », or nous observons à ce jour que la France interdit ces produits au détriment de sa politique agricole. De plus, le plan visant à trouver un moyen de substitution aux néonicotinoïdes s’est révélé infructueux à ce jour.
La surtransposition des normes européennes a conduit la France à s’imposer des contraintes qui conduisent notre secteur agricole dans une impasse. Les producteurs de fruits, de légumes mais aussi de betteraves fourragères et de semences diverses pâtissent de cette situation et subissent une flagrante distorsion de concurrence intra‑européenne.
Ainsi, cet amendement a pour objectif de soutenir notre filière sucrière et fruitière tout en prenant en compte les enjeux environnementaux et sanitaires qui nous incombent, en précisant le périmètre de l’interdiction des produits phytopharmaceutiques de la famille des néonicotinoïdes, pour permettre aux agriculteurs l’utilisation des substances qui ne sont pas interdite par les normes européennes.
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