Publié le 13 octobre 2023 par : M. Peytavie, Mme Garin, Mme Rousseau.
Après l’article 29, insérer l’article suivant :
« I. – Après la première phrase du premier alinéa de l’article L.5121-18, insérer la phrase suivante :
« Cette déclaration doit également indiquer l’empreinte carbone pour chaque produit mentionné, par le biais d’un bilan des émissions directes, indirectes significatives et des émissions indirectes en amont et en aval des activités de l’entreprise »
Amendement de repli.
Le présent amendement du groupe Ecologiste propose que les entreprises acheminant des médicaments et produits de santé aux pharmacies d’officine et d’intérieur intègrent un bilan carbone de leurs livraisons de médicaments et de produits de santé aux pharmacies à leur déclaration annuelle transmise à l’ANSM.
Les émissions de gaz à effet de serre du secteur de la santé représentent plus de 49 millions de tonnes de CO2, soit 8% de l’empreinte carbone en France. La production et l’usage des médicaments et les dispositifs médicaux sont responsables de 55% de ces rejets de CO2.
Le secteur du transport des médicaments, sujet à dérégulation depuis plus de 15 ans au profit des laboratoires pharmaceutiques, a, lui aussi, sa part de responsabilité dans les émissions carbone affiliées au secteur de la santé. La Sécurité Sociale finance les transports de médicament à hauteur de 7% de la valeur du médicament pris en charge, soit 1,5 milliard d’euros.
L’acheminement des médicaments et produits de santé aux pharmacies d’officine s’effectue aujourd’hui par trois canaux différents :
-les grossistes-répartiteurs : intermédiaires « historique » entre les laboratoires pharmaceutiques et les pharmacies. Ils ont des obligations de services publics, telles que celle de livrer tous les jours.
-les dépositaires des laboratoires : ils prennent les commandes au nom des laboratoires et livrent les pharmacies
-les laboratoires qui expédient directement aux pharmacies, sans intermédiaires.
La libéralisation du secteur des transports de médicaments, accélérée ces dernières années, a entraîné une augmentation croissante du trafic routier lié à la livraison de médicament.
Alors que l’accélération du changement climatique impose des mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans tous les domaines, le secteur des médicaments, et plus particulièrement celui de l’acheminement vers les pharmacies, ne fait preuve d’aucune régulation environnementale.
Le secteur du transport de médicaments représente chaque année 180 millions de kilomètres pour les seuls grossistes-répartiteurs. La politique de zéro stock sur toute la chaine de distribution est un frein à toute réduction de l’empreinte carbone, n’étant possible que par la multiplication des livraisons de petites commandes. Elle réduit, de fait, la capacité des acteurs à amortir les pénuries de médicaments au niveau de la production.
Alors que nous avons connu l’été le plus chaud jamais enregistré, nous devons accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du transport des médicaments. Ainsi, la réduction de l’empreinte carbone de 30% dans le transport d’ici 2030 doit également s’appliquer à la distribution administrée du médicament.
Dans cette optique, le groupe Ecologiste propose une série d’amendements visant à atteindre cet objectif, en contraignant ou incitant aussi bien les entreprises dédiées à la livraison que les pharmacies à réduire les émissions carbones liées au transport de médicaments, et ce, dans une logique alliant sobriété et réduction du risque de pénurie.
Le présent amendement propose ainsi que les entreprises acheminant des médicaments aux pharmacies incluent dans leur déclaration annuelle remise à l’ANSM un bilan carbone des livraisons de médicaments.
Tel est l’objet du présent amendement.
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