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Motions de censure — Texte n° 1682

Amendement N° AS1481 (Irrecevable)

Publié le 12 octobre 2023 par : Mme Rousseau, M. Peytavie, Mme Garin.

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Compléter cet article par l’alinéa suivant :

« VI. – Le Gouvernement publie un rapport indépendant sur la production de profit des entreprises du médicament en vue d’envisager la création d’un montant P fixant un seuil de profit. »

Exposé sommaire :

La clause de sauvegarde a été conçue comme un mécanisme incitatif à la négociation de prix dans le cadre d’une politique dite « conventionnelle » entre l’État et l’industrie pharmaceutique. Ce dispositif a été revendiqué comme un outil majeur de contrôle des prix à même de renforcer le rapport de force entre le CEPS et les firmes pharmaceutiques pendant les négociations de prix des produits pharmaceutiques.

Les propositions de la mission installée par la Première ministre, traduites dans le PLFSS 2024, viennent, non seulement, relever le montant M, c’est à dire, le plafond de dépense à partir duquel la clause de sauvegarde sera déclenchée, mais aussi baisser la somme que les entreprises du médicament sont sensées reverser à l’Assurrance Maladie dans le cas où ce mécanisme serait déclenché. Ce relâchement du mécanisme de la clause de sauvegarde vient déléguer la régulation de la politique publique ouvrant ainsi une nouvelle voie de renoncement des recettes pour l’Assurance Maladie, sans des contreparties transparentes, vérifiables et crédibles des entreprises de médicaments princeps sur les baisses des prix des innovations thérapeutiques.

Les propositions de la mission constituée par la Première ministre sont maculées par la situation d’interférence causée par les liens et conflits d’intérêts des « personnalités » siégeant ladite mission, de nature à influencer le caractère indépendant, impartial et objectif des propositions envisagées dans ce rapport, notamment en ce qui concerne la clause de sauvegarde. Dans un contexte d’augmentation continue et exponentielle des prix des innovations thérapeutiques sans contreparties de prix et de transparence de la part des entreprises du médicament, de sous-financement du système de santé et d’augmentation des refus de soins identifiés par nos associations dans leur pratique de terrain, des propositions alignées avec l’engagement de la France vis-à-vis de la résolution WHA 72.8 sur l’amélioration de la transparence des marchés des médicaments, des vaccins et autres produits de santé ont été présentées à la mission de la Première ministre sans que celles-ci n’aient été dûment considérées et pondérées par lesdites « personnalités » impliquées dans l’élaboration du rapport.

Si, d’une part, la clause de sauvegarde s’est avérée un outil excessivement complexe et dysfonctionnel dans la régulation des prix, d’autre part, son affaiblissement, tel que proposé par cet article, viendrait rendre le dispositif encore plus inefficace pour faire baisser les prix des innovations thérapeutiques, posant un risque réel à ce que les entreprises de médicaments princeps continuent à pratiquer des prix exorbitants.

Seule la transparence du marché pharmaceutique, y compris des coûts de R&D et de production, serait à même de répondre efficacement au problème de régulation des prix des innovations thérapeutiques ouvrant la voie à un plafonnement raisonnable des prix et des marges de profits.

C’est pourquoi, dans une perspective de transparence, de bon sens et de bonne gouvernance des fonds publics, cet article propose que le Gouvernement produise un rapport indépendant sur la production d’un montant P fixant le seuil de profit des entreprises de médicaments princeps, en alignement avec les engagements internationaux de la France à la 72eme Assemblée Mondiale de la Santé.

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