Intervention de Patrick Hetzel

Séance en hémicycle du mardi 8 octobre 2019 à 15h00
Bioéthique — Article 20

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

L'étude d'impact du projet de loi rappelle qu'en cas d'interruption de grossesse dans les conditions prévues par l'article 20, des « conséquences psychologiques et éthiques pour la famille sont [… ] à signaler – pour le couple et le ou les enfants "survivants" – mais également pour le corps médical. Un soutien psychologique est mis en place avant et après une réduction embryonnaire. »

Je trouve en outre assez choquant que, dans la même étude d'impact, on considère la réduction attendue des coûts de la prise en charge de la prématurité comme l'un des effets positifs de l'article. Alors que la technique dite de réduction embryonnaire est déjà utilisée dans l'AMP, ma question au Gouvernement est simple : prévoyez-vous une augmentation du recours à cette pratique à la suite de l'adoption de l'article 20, que vous présentez pourtant comme une simple sécurisation juridique de l'exercice par les médecins de cette pratique risquée ?

Comprenez mon étonnement, pour ne pas dire ma stupeur, à la lecture de l'étude d'impact, qui n'envisage la question de la prématurité que sous l'angle économique. Une telle question, qui concerne la vie d'enfants, n'est pas que financière ! L'approche privilégiée dans l'étude d'impact n'est pas à la hauteur des enjeux ; elle est tout bonnement effrayante ! Si l'on tire ce fil, vous voyez jusqu'où il est possible d'aller ! Le Gouvernement se réjouit de la future diminution du coût de la prise en charge de la prématurité, alors qu'il s'agit d'une question éthique et que le rôle de la médecine est avant tout de préserver la vie.

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