Intervention de Jean-Félix Acquaviva

Séance en hémicycle du vendredi 15 février 2019 à 9h30
Pour une école de la confiance — Après l'article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Je rejoins bien sûr les propos de Marc Le Fur. Les langues dites régionales ne se substituent pas à l'apprentissage de langues étrangères, bien au contraire. Cet amendement précise ce qu'il en est, notamment en précisant dans l'article L. 121-3 du code de l'éducation que « Les établissements et écoles bilingues français-langue régionale peuvent utiliser des méthodes pédagogiques d'enseignement en langue régionale dépassant le cadre de la parité horaire »

Ce que vient de dire Marc Le Fur est important : il ne faut pas mettre en concurrence les langues étrangères, autrement dit le côté utilitariste des choses, pour des raisons professionnelles évidentes, avec les langues régionales. Or c'est ce qui peut se passer à travers la réforme du baccalauréat. Et si nous revenons à la charge pour que les règles de protection et de promotion des langues régionales ainsi que leur statut soient beaucoup plus précis, c'est parce que souvent, malgré les textes, à commencer par l'article 75-1 de la Constitution, l'obligation de moyens qui incombe à l'État, notamment en matière de formation des professeurs, n'a pas été remplie comme il le faudrait, malgré le péril de mort qui menace ces langues.

Aujourd'hui, on continue l'euthanasie : cela fait longtemps qu'on fait quatre pas en avant, pour se donner bonne conscience, et cinq pas en arrière, en attendant la mort complète. Là, il suffira de dire que les langues ne se parlent plus dans les familles, et qu'on peut tout arrêter ! Or, monsieur le ministre, là où je ne suis pas d'accord avec vous, c'est qu'il ne faut pas oublier que la répression des langues dites régionales a été féroce sous la IIIe République, pour insinuer dans la tête des gens que leur langue et leur culture étaient une sous-langue et une sous-culture. Cela a été une réalité. Il faudra un jour l'appréhender plus objectivement, avec le recul historique, mais ce ne peut être nié.

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