Intervention de Valérie Boyer

Réunion du mercredi 4 avril 2018 à 9h35
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Boyer :

Autant je suis prête à soutenir des ajustements techniques, autant je considère que ce projet de loi n'est pas à la hauteur du défi migratoire. Rien, dans ses articles, n'indique une volonté de limiter le volume des flux migratoires. Certaines dispositions relatives à l'asile élargissent au contraire le champ de ses possibilités. C'est le cas de l'extension du regroupement familial, mesure extraordinairement dangereuse.

Ce même article 3 renforce la protection des jeunes filles exposées à un risque d'excision en permettant au médecin chargé des examens requis de transmettre directement à l'OFPRA le certificat médical. Je redis à quel point je suis consternée de voir le problème des mutilations génitales féminines abordé sous l'angle de l'immigration. Aucune mesure concrète n'est prise pour lutter contre l'excision alors que les femmes excisées sont au nombre de 60 000 en France.

À travers cet amendement, je souhaite m'opposer à tout élargissement du champ des possibilités de l'immigration humanitaire ou familiale car cette disposition risque de créer un appel d'air particulièrement dangereux. Je ne souhaite pas voir des filières de passeurs s'organiser pour commercialiser l'arrivée de toute une famille à partir de la venue d'un mineur. Je ne souhaite pas voir un trafic par âge se développer alors que nous n'avons aucun moyen de mesurer avec certitude l'âge des personnes qui se disent mineures.

Il faut poser un regard lucide sur la situation de notre pays. Aujourd'hui, le texte que vous proposez va aggraver la situation des personnes qui sont en souffrance chez elles mais aussi l'équilibre social de notre pays.

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