Intervention de Robert Vautard

Réunion du jeudi 25 janvier 2018 à 9h30
Mission d'information sur la gestion des évènements climatiques majeurs dans les zones littorales de l'hexagone et des outre-mer

Robert Vautard, chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE) :

Effectivement, la côte atlantique de France métropolitaine est principalement exposée aux grandes tempêtes d'hiver, dont nous connaissons pratiquement chaque année un ou plusieurs épisodes d'une intensité plus ou moins marquée. Du fait de la montée du niveau marin, clairement lié au changement climatique, mais aussi des pluies plus importantes, les zones littorales de France métropolitaine se trouvent actuellement confrontées à un risque de submersion plus élevé : de ce point de vue, l'absence de signal clair en matière de tempêtes ne doit pas nous conduire à penser qu'il n'existe aucun risque.

Pour ce qui est du risque de voir arriver des cyclones tropicaux sur la côte atlantique métropolitaine, certaines études, extrêmement rares, tendent à montrer que des phénomènes de ce type pourraient survenir, mais plutôt dans le cadre d'une évolution climatique du milieu ou de la fin du siècle. Cependant, comme vous l'avez dit, un cyclone à trajectoire courte a bel et bien touché nos côtes cet automne. Si Ophelia n'était pas le premier cyclone à se diriger vers les côtes européennes, il présentait en revanche la trajectoire la plus à l'est jamais enregistrée depuis le début des observations.

À titre personnel, cela m'a beaucoup étonné de voir ce cyclone approcher autant les côtes européennes. Ce phénomène va faire l'objet d'études approfondies dans le cadre de nos modèles, mais je répète que nous ne disposions pas jusqu'à maintenant d'une résolution suffisante pour obtenir des données significatives sur ce type d'événements – heureusement, la récente amélioration des modèles devrait nous permettre de réaliser des progrès en la matière. Je suis désolé de ne pouvoir répondre de manière plus précise à votre question, mais il nous est impossible de faire mieux, en l'état de l'art.

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