Intervention de Lucile Rolland

Réunion du vendredi 15 janvier 2021 à 9h00
Commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi confortant le respect des principes de la république

Lucile Rolland :

J'aurais tendance à penser qu'une école clandestine est plus une école confessionnelle qu'une école coranique. L'on parle d'école pour cette dernière, car le Coran y est enseigné, mais il s'agit plutôt de l'équivalent du catéchisme pour les catholiques ou de l'étude du Talmud pour les juifs. Pour ma part, une école clandestine serait confessionnelle, puisque plusieurs élèves y seraient pris en charge toute la journée et chaque jour de la semaine par des enseignants – ou plus exactement par des individus prétendant leur apprendre une certaine vision du monde qui, a priori, n'est pas vraiment conforme à la nôtre.

Effectivement, il y a des foyers de radicalisation dans le sport et la culture. Comme je l'ai mentionné au début de mon intervention, certains lieux de culte sont adossés à des associations culturelles. Celles-ci expliquent aux femmes qu'elles doivent rester au domicile et faire la cuisine et le tricot, mais ne surtout pas être dans la rue et exprimer quelque idée que ce soit. De tels foyers – portant une idéologie qui n'est pas conforme aux principes de la République – existent. De même, j'ai mentionné à deux reprises qu'il existe aussi des lieux où il est impossible d'entrer dans une équipe ou de faire partie d'un club de sport si vous êtes une femme ou que vous ne participez pas à la prière avec les autres, et où est préférable de porter la barbe que d'être imberbe. Je suis caricaturale, car je dois conclure rapidement.

Enfin, l'antispécisme est une radicalisation de l'animalisme. Pour un antispéciste, il n'y a pas de différence entre l'espèce humaine et les autres. Ainsi, une femme appartenant à cette mouvance s'est fait marquer au fer rouge pour subir la même souffrance que les vaches et les ovins. Est-ce une menace ? Pour l'instant, en France, nous ne connaissons pas de phénomène de soldats écologistes (Eco-Warriors) comme dans les pays anglo-saxons ou germaniques. Dans certains de ces pays, les directeurs de laboratoires et d'abattoirs, ainsi que les éleveurs, sont désignés à la vindicte publique. Leur identité, leur domicile, l'école dans laquelle leurs enfants sont scolarisés, le lieu où travaille leur conjoint sont mis à la disposition du public, de façon à ce que chacun puisse leur faire du mal, afin qu'ils payent pour ce qu'ils font subir aux animaux. Cette dérive est une radicalisation. Néanmoins, je ne suis pas certaine que cela puisse être qualifié de séparatisme. Ces personnes ne veulent pas se séparer de la République, mais faire pénétrer leurs idées dans la population, pour aboutir à un mouvement de fond. Ainsi, les animaux ne seraient plus utilisés dans l'alimentation, les vêtements et le mobilier. Autrement dit, l'on arrêterait de voler le miel aux abeilles et d'obliger les vaches à produire du lait à longueur de journée. Ce mouvement est radical et, en tant que tel, est surveillé. Nous recherchons des renseignements et les analysons pour éclairer nos autorités. Peut-être est-ce le séparatisme de demain. Cependant, nous voyons à court et moyen terme, mais très peu à long terme, car nous ne sommes pas devins et ne prétendons surtout pas connaître l'avenir.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.